Sun Ra – Nubian Plutonia


.CRITIQUE/

Personnage haut en couleur du jazz américain Sun Ra, c’est un mélange de Moondog, Duke Ellington et de Mandarom…. On le retrouve jouer avec les pionners du jazz comme Fletcher Henderson ou Coleman Hawkins avant qu’il n’invente son propre univers qui part d’un postulat clair : L’homme noir doit s’emmanciper de l’histoire que le blanc lui a créé.

Il aurait rencontré les extraterestre qui lui auraient donnés une mission liée à sa musique. Toujours habillé de costumes de lumiere argentés et parfois à paillettes : normal quant on s’appelle Sun Ra. Une exentricité parfois surdémesurée en comparaison à sa musique paraissant comme dans cet album plutôt abordable et classique.

Quant a sa musique elle est surtout bebop avec un travail sur les percussions, les sons, des arrangements très « chiadés » et un minimaliste avéré. Il jouera du free, bien avant la naissance officiel du mouvement.

Son univers reste unique, un peu science fiction où il pourrai prendre le role de Mandarom, Rael ou de BlackPanther de chez Marvel, (mais sans l’aide de la CIA pour le dernier)…

ce disque est une bonne entrée dans l’univers décalé de ce compositeur qui sans trop vous brusquer vous laissera entrapecevoir l’univers qui se cache derrière plus de 200 albums enregistrés.

Montez dans la navette, le départ est imminent. Ocollus

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full album……

The Nubians of Plutonia est un album enregistré par Sun Ra et son Myth Science Arkestra vers 1958 – 1959 et publié vers 1966 sur son propre label Saturn. A l’origine, l’album est sorti dans une pochette vierge sous le titre The Lady With The Golden Stockings, mais il a acquis son titre actuel et sa pochette par Richard Pedreguera en 1969 Comme la plupart des albums de Sun Ra à l’époque, le disque a été imprimé en nombre extrêmement limité et était principalement disponible lors des concerts et par correspondance. Le disque a été réédité par Impulse ! en 1974, et sur CD par Evidence en 1993, accompagné de l’album contemporain Angels and Demons at Play.

« The Nubians of Plutonia… met en évidence un Arkestra qui évolue vers un terrain de plus en plus libre et abstrait. Les percussions deviennent plus variées et se rapprochent de plus en plus de l’avant-plan. The Golden Lady’ séduit par un groove chaloupé créé par une combinaison de pièces simples : charleston, cloche de vache, blocs de bois, toms roulants et basse. Ra met ensuite en place un thème mélodique sombre, puis l’Arkestra tisse une série de solos joyeux et teintés de blues dans la trame du groove. ‘Nubia’, ‘Africa’ et ‘Aiethopia’ poursuivent cette excursion dans un territoire plus mystique, basé sur le rythme. L’Arkestra utilise les mêmes percussions inquiétantes et frémissantes, auxquelles s’ajoutent désormais des instruments plus exotiques comme le « luth de l’espace » de Pat Patrick, qui donne à « Africa » un son sinistre et enjoué (….). Cette musique puissante et aux multiples facettes est un excellent point de départ si vous commencez à voyager avec Sun Ra, ou un excellent moyen de poursuivre le voyage ». Mathew Wuethrich


Sun Ra, né Herman Poole Blount ou Lee le 22 mai 1914 à Birmingham (Alabama) et mort le 30 mai 1993 dans la même ville, est un compositeur et pianiste de jazz américain.

Il est connu pour ses compositions et ses performances phénoménales autant que pour l’étrange « philosophie cosmique » qu’il prêchait.

À la tête de son Arkestra, il a enregistré plus de deux cents albums, le plus souvent sur son label El Saturn Records (en) depuis la fin des années 1950.

Biographie
Jeunesse
Sun Ra nait le 22 mai 1914 à Birmingham dans l’Alabama, à l’époque une ville où la ségrégation est très forte3. Il y a débat sur son nom de naissance : il est généralement considéré que celui-ci est « Herman Blount », mais Dave Ginsburg (Université du Michigan) soutient qu’il s’agit de « Herman Lee ».

Grand lecteur, bon élève, il étudie la musique et pratique le piano. Il est également membre d’une loge maçonnique noire.

Par convictions chrétiennes et non-violentes, pendant la Seconde guerre mondiale, il est un des premiers objecteurs de conscience noir et est emprisonné. Il refuse de porter l’uniforme américain, est classé schizophrène et est réformé vers 1942.

Débuts professionnels
Les débuts professionnels de Sun Ra sont assez incertains. Il semble qu’il accompagne de nombreux musiciens dans le Midwest. Dès les années 1930, il ferait partie de l’orchestre de John Fess Whatley, puis, à la fin des années 1930, il est sideman à Chicago sous le nom de « Sonny Blount ». Comme pianiste et/ou comme arrangeur, il aurait enregistré avec le chanteur de blues Wynonie Harris (1946), avec Fletcher Henderson (1946 et 1947), avec Coleman Hawkins et Stuff Smith (1948). Avec certitude, il enregistre avec le big band d’Eugene Wright en novembre 1948.

Ses vrais débuts comme leader datent de 1953 à Chicago, où il monte son big band qu’il appelle l’Archestra à partir de 1955 (un jeu de mots sur « orchestra » et « arch », l’Arche de Noé). Il se choisit comme pseudonyme « Sun Ra » (« soleil » en anglais suivi du nom du dieu du soleil égyptien) afin de se défaire de son prénom Herman qui marque pour lui l’héritage de l’esclavage. Il joue une musique influencée par le bebop, expérimente les premiers claviers électroniques (dont certains de son invention), et joue « free » avant l’invention du terme. Ses premiers albums (Super-Sonic Jazz (en), 1956, Jazz in Silhouette (en), 1959…) sont pour la plupart enregistrés sur son label El Saturn Records (en), qu’il a créé en 1957 avec Alton Abraham, après avoir acheté un Sound Mirror, le premier magnétophone en vente aux États-Unis. C’est un des premiers musiciens à s’autoproduire.

Années 1960
Sun Ra emménage à New York en 1961. Il enregistre The Heliocentric Worlds of Sun Ra, Vol. 1 (en) et Vol. 2 (en) (1965), souvent considérés comme ses meilleurs albums. L’Arkestra joue tous les lundis soirs au Slug’s Saloon, un club du Lower East Side. Il est très apprécié des critiques et des beatniks, tout en étant acclamé par Dizzy Gillespie ou Thelonious Monk. Ses musiciens s’installent dans le même logement, vivant, mangeant et jouant ensemble.

Dans les années 1960, il participe aux travaux de la Jazz Composers Guild.

En 1968, il s’installe à Philadelphie. Il tourne sur la côte ouest, où hippies et Deadheads découvrent ses performances spectaculaires. Le 19 avril 1969, il fait la couverture du no 31 de Rolling Stone.

Années 1970
L’Arkestra tourne en Europe en 1970, et va pour la première fois en Égypte en 1971.

En 1972, Ra enregistre la bande originale (en) du film de science fiction Space Is the Place (en) (1974), qu’il a coécrit et dans lequel il joue le personnage principal. Sun Ra et son Arkestra y visitent une nouvelle planète, qu’il élisent nouvelle terre des Afro-Américains. Le film intègre des éléments du Tarot de Marseille, de mythologie égyptienne et de science-fiction. Le film est souvent cité comme précurseur de l’Afrofuturisme. Un album (en) en est issu, qui est l’un de ses plus influents.

En 1977, il participe au FESTAC 77, un festival des cultures et arts noirs et africains qui se tient à Lagos, au Nigeria, et réunit près de 60 pays.

Années 1980
L’Arkestra continue d’enregistrer (sur Impulse!, Atlantic, Philly Jazz…) et de se produire en concert. Sun Ra participe à de nombreuses émissions de radio et donne des conférences.

À la suite de sa participation à l’album collectif Stay Awake: Various Interpretations of Music from Vintage Disney Films (en) (1988), il développe une obsession pour les musiques des films de Disney et en joue régulièrement dans ses concerts.

Années 1990
Sun Ra au premier plan das un fauteuil roulant, en train de jouer sur un clavier. Derrière, une scène avec des musiciens.

Sun Ra a une attaque en 1990, ce qui ne l’empêche pas de continuer à composer et à diriger l’Arkestra. Quand il est trop faible, il confie néanmoins à John Gilmore (en) le soin de diriger le groupe.

Sun Ra meurt le 30 mai 1993 à Birmingham (Alabama), à l’âge de 79 ans. Il est inhumé au cimetière Elmwood, dans la même ville.

L’arkestra continue de jouer la musique de Sun Ra depuis sa mort, avec Gilmore en leader jusqu’en 1995, et Marshall Allen depuis.

Style
Musique
Précurseur et hors normes, d’avant-garde tout en restant accessible3, Sun Ra s’inscrit dans un premier temps dans la lignée des orchestres Bebop (comme celui de Tadd Dameron) ou ellingtonien, en y ajoutant des percussions « exotiques », pouvant évoquer l’Égypte antique, ou des instruments électriques. Rapidement, est un des premiers musiciens à avoir joué « free », préfigurant ce qui allait devenir le free jazz. Sa musique intègre également, et souvent avant que ce soit à la mode, des éléments de psychédélisme, de musique africaine, de musique concrète… ce qui ne l’empêchera pas, tout au long de sa carrière, de revisiter le répertoire de Jelly Roll Morton, de Fletcher Henderson ou de Thelonious Monk.

Imprévisible, sa musique joue sur la modification des timbres, des structures et des rythmes, parfois de façon subtile, parfois de façon paroxystique, notamment en jouant sur l’amplification.

Ses concerts alternent généralement des improvisations « free », des chorals mystiques et d’excentriques versions de morceaux swing.

Leader exigeant voire tyrannique, il réveille fréquemment ses musiciens à 4 heures du matin pour répéter de la musique qu’il venait d’écrire. Il peut humilier en concert les musiciens en retard ou pas assez concentrés. Pourtant, nombreux sont ceux qui restèrent membre de l’Archestra pendant des dizaines d’années. Parmi ceux-ci, on peut notamment citer John Gilmore (en), Marshall Allen ou Pat Patrick (en).

Instruments
D’abord pianiste, Sun Ra a été précurseur dans l’utilisation de claviers électroniques. Il a notamment joué sur des Hohner Clavinet, des Rocksichord ou encore des Clavioline. Il était proche de Robert Moog et a pu échanger avec lui et tester différents instruments et effets.

Dans les années 1950, il se produit en trio, jouant un clavier électrique de son invention, « dont certaines possibilités sonores évoquent davantage celles des Ondes Martenot ou de l’Aetherwellen — instrument conçu par le russe Theremin en 1924 — que celles du piano électrique ou de l’orgue traditionnel. »

Mythologie
Sun Ra a construit une mythologie autour de son personnage, affirmant être un ange, et de sa musique, inspirée à la fois de l’ancienne Égypte et de la science-fiction. Il raconte avoir été enlevé par des extraterrestres en 1936, « qui l’auraient emmené sur Saturne pour lui assigner la mission de vaincre le chaos avec son art. »

Son pseudonyme signifie « soleil » en anglais (« Sun ») et en égyptien (« Ra », le dieu du soleil de l’Égypte antique). Son changement de nom et l’invention du surnom « Sun Ra » s’inscrit dans une tradition de La Nouvelle-Orléans, qui voulait que les grands chefs d’orchestre se renomment et s’anoblissent : King Oliver (roi), Duke Ellington (duc), Count Basie (comte), etc.

Avec son complice Alton Abraham, avec qui il a fondé El Saturn Records (en), Sun Ra édite des textes, des poèmes, des tracts et des manifestes dans lesquels sont développés leur pensée et leur univers.

Performances
Lors de ses concerts, il portait généralement des costumes extravagants : « vêtu de chasubles métallisées, coiffé de casques ethno lunaires, paré de bijoux vénusiens… » Ses musiciens, qui avaient parfois le visage peint, portaient le même genre de costumes afro-futuristes. À partir des années 1980, on pouvait régulièrement voir des tourneurs d’assiette ou des cracheurs de feu.

Engagements
Sun Ra est impliqué dans la défense des Afro-Américains, notamment via les tracts qu’il diffuse à partir des années 195018. Il s’intéresse aux séparatistes, pour lesquels les Noirs devraient avoir un État souverain plutôt que s’intégrer aux États-Unis. On peut l’inscrire dans la lignée de Marcus Garvey ou Elijah Muhammad.

Sa réflexion est tournée à la fois vers le passé et vers le futur. D’un côté, Sun Ra participe à un travail de déconstruction historique pour faire entrer les Noirs dans l’histoire. À la suite de George G. M. James (en), Ra accuse par exemple les philosophes Grecs d’avoir volé leurs fondements à l’Égypte antique. Il cherche ainsi à démontrer l’importance de l’Afrique dans l’histoire et dans le monde occidental, afin de sortir les Noirs d’un passé créé pour eux par les Blancs colonisateurs et esclavagistes. Sun Ra, parmi d’autres, invente des « contre-mythologies, stratégies de résistance politique et identitaire, permettant de retrouver sens et filiation. »

Sur un autre versant, son intérêt pour la science-fiction vise à imaginer un futur pour les Noirs, préfigurant l’Afrofuturisme. On peut y voir un lien avec la condition des Noirs aux États-Unis, considérés comme des « aliensn 4 », qui peuvent se libérer en retournant sur leur planète. C’est d’ailleurs un des thèmes du film de science-fiction Space Is the Place (en), qu’il a coécrit.

Sa musique avant-gardiste a une vocation politique, celle d’inventer un futur souhaitable pour les Noirs : « la musique de Sun Ra témoigne du sentiment d’impuissance de la masse noire face à la condition qui lui est faite, la résolution de cette impuissance étant donnée par la musique comme magique : Sun Ra proposait une sorte d’utopie musicale. » .wikipedia

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 « Plutonian Nights » – (4:22)
« The Lady with the Golden Stockings » (Later retitled « The Golden Lady » after the album’s name was changed) – (7:41)
« Star Time » – (4:18)
« Nubia » – (8:14)
« Africa » – (5:06)
« Watusa » – (2:36)
« Aethiopia » – (7:12)

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