Brandford Marsalis – Scene in the city


.CRITIQUE/

Issue d’une famille nombreuse de musiciens de la Nouvelle-Orléans, Brandford Marsalis est un des fers de lance du mouvement jazz des années 80 appelé Neo-bop ; c’est avec cette même famille qu’il enregistrera son premier disque.

Avec son frère (Wynton Marsalis, un peu plus connu) il jouera quelques années dans le groupe mythique de Hard-bop d’Art Blakey : Jazz Messengers.

Ce 1er disque du saxophoniste, « Scene in the city », sort en 1984 et c’est un vrai retour au bop originel. Son titre est tiré d’un morceau de Charlie Mingus.

Cet album nous rappelle la vie des jazzmen, avec des bruits de rues, d’ambiance de boîtes de jazz et la narration de Wendell Pierce (The Wire, Treme…), qui dans « Scene in the city » vient sublimer cet opus au swing « gratiné aux petits oignons » où l’on peut retrouver le contrebassiste Ron Carter.

Une énergie parfois Coltranienne et une grande leçon de jazz ! Ocollus

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full album……
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« Je voulais produire un album différent de la musique que j’avais déjà enregistrée avec Art Blakey et Wynton Marsalis ». SCENES IN THE CITY, le premier album du saxophoniste ténor et soprano Branford Marsalis, offre une perspective originale sur l’évolution du jazz moderne, tout en définissant son propre territoire et sa propre approche.

En décrivant calmement ses objectifs musicaux, la désinvolture de Branford Marsalis cache un esprit controversé. « Je ne suis pas intéressé par l’obtention d’un son distinctif – cela se fera tout seul. Je pense qu’il vaut mieux que je produise de la musique et que les gens se disent « wow, qui est-ce ? » plutôt que de savoir immédiatement « c’est Branford Marsalis ». En outre, il y a beaucoup de musiciens qui ont des sons distinctifs mais qui ne jouent rien de substantiel.

Le titre de l’album, « Scenes in the City », composé et enregistré il y a une vingtaine d’années par Charles Mingus, est un kaléidoscope de styles. C’est une célébration nocturne de la vitalité du style de vie du jazzman, enregistrée sur place dans les rues de Manhattan. De la maison de chambres miteuse au café Le Figaro de Greenwich Village, la narration de Wendell Pierce est illustrée par le septet blues-bop-moderne.

Trois des cinq compositions restantes sont de Branford. Le morceau d’ouverture, « No Backstage Pass », est un trio sax, basse et batterie dont le point de départ est la musique de Sonny Rollins. Sur ce morceau, le bassiste vétéran Ron Carter fournit une base harmonique clairement articulée bien que complexe. Le batteur Marvin « Smitty » Smith, musicien new-yorkais très demandé et ancien camarade de chambre de Branford à la Berklee School of Music, apporte un soutien rythmique raffiné et sensible.

« Solstice » ajoute Mulgrew Miller au piano à la section rythmique et met en vedette Branford aux deux saxophones. « Trane » est le commentaire en un mot de Branford sur l’inspiration de ce morceau qui avance dans la direction initiée par « Equinox » de Coltrane. « Waiting for Tain » est un hommage au batteur Jeff ‘Tain’ Watts, une chanson de Coltrane qui met en scène la section rythmique actuelle du Wynton Marsalis Quintet : Charnett Moffett, 16 ans, à la basse, le pianiste Kenny Kirkland et ‘Tain’ à la batterie.

Les deux autres titres du disque sont « No Sidestepping » de Miller et « Parable » de Kirkland ; cette dernière est la seule ballade du disque et constitue la conclusion sensible d’un disque qui est un véritable manuel de jazz contemporain.

« Au lycée, je jouais dans des groupes de funk et je voulais devenir une superstar des médias », raconte Branford Marsalis, joyeusement satisfait de son choix de carrière. « Mais plus je m’entraînais et écoutais des disques et des cassettes, plus je me passionnais pour le jazz. Il est beaucoup plus difficile de faire ce que Bird a fait que ce que Chuck Berry a fait. Lorsque j’ai réalisé à quel point la musique et les musiciens de jazz avaient apporté quelque chose au monde, j’ai décidé que je voulais vraiment être un musicien de jazz. Ce que je veux faire maintenant, c’est jouer du jazz et bien le jouer dans tous les contextes, swing, bop, contemporain, etc.

Le producteur de cet album, Thomas Mowrey, anciennement producteur pour Decca et Duetsche Gramophone, lauréat d’un Grammy, a travaillé avec le Boston Pops et des noms tels que Bernstein, Solti et Ozawa. Le succès de Mowrey avec l’album de Wynton, Think Of One, a été le prélude à sa première production de jazz, Scenes in the City de Branford ; tous deux reconnaissent une autre figure clé de la production, l’ingénieur Tim Geelen, dont la polyvalence et la ténacité sont mises en évidence dans l’ambiance live du morceau-titre de ce nouvel album.

L’histoire vivante du jazz s’écrit à chaque instant, et l’apparition de Branford en février 1984 lors de la cérémonie de remise des Grammy Awards, alors que le Wynton Marsalis Quintet célébrait les victoires historiques de son leader aux Grammy Awards de jazz et de musique classique, n’a pas fait exception à la règle. Aujourd’hui, c’est au tour de Branford, avec SCENES IN THE CITY, d’ajouter un nouveau chapitre novateur au développement du jazz contemporain sérieux. branfordmarsalis.com

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No Backstage Pass B. Marsalis
Scenes In The City C. Mingus
Solstice B. Marsalis
Waiting For Tain B. Marsalis
No Sidestepping M. Miller
Parable K. Kirkland
 
 
Branford Marsalis Saxophones
Mulgrew Miller Piano 
Kenny Kirkland Piano 
Marvin Smith Drums 
Jeff « Tain » Watts Drums
Ron Carter Bass
Ray Drummond Bass
Charnett Moffett Bass
Phil Bowler Bass
Robin Eubanks Trombone
John Longo Trumpet
Wendell Price Narrator

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