Charles Mingus – The Clown


CRITIQUE/

« N’ayez pas peur des clowns, même les clowns ont peur ! ».
Y a-t-il un point commun entre les clowns et le jazz ? le blues peut-être ?

Pour ce 2ᵉ disque chez Atlantic avec le workshop, Charles Mingus fait suite au détonant ‘Pithécanthropus erectus » avec cette galette qui ne comporte que quatre morceaux. Mais pas des moindres…

Le premier « Haitian fight song » deviendra un des standards joué et magnifié à la flute traversière par Eric Dolphy par la suite en Europe. « Blue Cee » est le 1ᵉʳ blues enregistré par le contrebassiste. L‘univers de Mingus laisse toujours une part de rage et de mystère, même dans ce blues, il arrive à dégager une ambiance particulière.

Mais c’est surtout pour cette composition magnifique et complexe qu’est « Reincarnation of lovebird » que ce disque est fantastique. Composition en hommage à « Bird » où Mingus met toute sa finesse de composition, de mélancolie et d’amour dans une composition mélodiquement poétique. Un des plus beaux morceaux de Mingus à mon humble avis.

Pour finir sur le titre éponyme du disque « The Clown » narré comme une émission de radio sur l’histoire d’un clown attendant l’amour du public.

Encore une fois, Mingus est déroutant et vient bouleverser l’auditeur par une musique sans facilité, mais tellement belle de sens ! Ocollus

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full album……

The Clown est un album de Charles Mingus, sorti en septembre 1957 chez Atlantic Records sous le numéro SD-1260. Il fait suite à Pithecanthropus Erectus de 1956 et comporte la narration improvisée de Jean Shepherd. Une édition de luxe de The Clown a été publiée en 2000 sur Rhino, avec deux titres bonus. Tous les titres ont été enregistrés le 12 mars 1957, à l’exception de « The Clown », enregistré le 13 février de la même année.

Selon les notes de pochette de Nat Hentoff, Mingus a expliqué pourquoi il a choisi ces quatre titres pour l’album : « J’ai choisi ces quatre morceaux plutôt que deux autres qui étaient plus complexes parce que certains de ces musiciens disaient que je ne swinguais pas. J’en ai donc fait d’autres qui l’étaient. Cet album contient également le premier blues que j’ai enregistré ».

Notes sur les morceaux
Les extraits suivants proviennent des notes de pochette originales et sont des déclarations de Mingus lui-même.

À propos de « Haitian Fight Song », Mingus a déclaré : « Je dirais que cette chanson a un caractère folklorique contemporain. Le solo que j’y joue est très concentré. Je ne peux pas le jouer correctement si je ne pense pas aux préjugés, à la haine et à la persécution, et à leur caractère injuste. Il y a de la tristesse et des pleurs, mais aussi de la détermination. Et elle se termine généralement par un sentiment : « Je leur ai dit ! J’espère que quelqu’un m’a entendu. « .

 » Blue Cee  » est un blues standard en deux tonalités, C et B♭,  » mais ça ne se remarque pas et ça finit en C, fondamentalement « , dit-il et il poursuit  » J’ai entendu du Basie dedans et aussi un peu de sentiment d’église « .

« Reincarnation of a Lovebird » est une composition dédiée au saxophoniste bebop Charlie Parker, plus connu sous le nom de « Bird ». « Je ne dirais pas que j’ai commencé à écrire un morceau sur Bird. […] Soudain, je me suis rendu compte que c’était Bird. [D’une certaine manière, l’œuvre ne lui ressemble pas. Elle est construite sur de longues lignes, alors que la plupart de ses pièces étaient des lignes courtes. Mais c’est mon sentiment à l’égard de Bird. J’avais envie de pleurer quand je l’ai écrite.

« The Clown » raconte l’histoire d’un clown « qui essayait de plaire aux gens comme le font la plupart des musiciens de jazz, mais que personne n’aimait jusqu’à ce qu’il soit mort. Ma version de l’histoire se terminait par le fait qu’il se faisait sauter la cervelle et que les gens riaient et étaient finalement satisfaits parce qu’ils pensaient que cela faisait partie du numéro. J’ai aimé la façon dont Jean a changé la fin ; il la laisse plus à l’appréciation de l’auditeur ». Selon une biographie ultérieure, Mingus était un fan de l’émission de radio de Shepherd sur WOR et a esquissé un concept pour Shepherd mais l’a encouragé à l’élaborer et à l’improviser.wikipedia

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« Haitian Fight Song » – 12:01
« Blue Cee » – 7:48
« Reincarnation of a Lovebird » – 8:31
« The Clown » – 12:29

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