.CRITIQUE/
C’est après une reformation du groupe en 1980 (qui avant s’appelait Rezillos) que sort le 1er disque des Revillos. Formé en pleine période punk, ce groupe écossais de Glasgow fout vraiment la pêche !
Stylistiquement, on part d’une base Rock’n’Roll avec un son clair, et on ajoute une pop dotée d’une énergie punk avec des voix aux arrangements créatifs. L’album ne durant que 30 minutes avec des morceaux très courts est un effet propre à la période !
On peut ainsi penser au son des américains de B-52s ou des hollandais de Gruppo Sportivo ou bien au 2ème album de Frank Zappa sorti en 1968 « Lumpy gravy ».
Cette musique à l’énergie contagieuse ouvre les années 80 de manière moins sombre qu’une partie de la new wave de l’époque. Ocollus
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full album……
Revue de disques : The Revillos – Rev Up
Si vous avez envie de vous amuser un peu après la diatribe de plus en plus amère d’hier, il n’y a pas de disque plus efficace pour vous faire changer d’avis que le premier album de The Revillos ! Formé à Édimbourg, en Écosse, initialement sous le nom de Knudsford Dominators, leur répertoire est passé de reprises de rock and roll jouées avec un flair glam meets pop art à une pop punk pleine d’énergie au moment de leurs premiers enregistrements sous le nom de Rezillos en 1977. Leur premier single « I Can’t Stand My Baby » est réputé être le premier single indie punk d’Écosse.
Ils sortent leur premier album en 1978, « Can’t Stand The Rezillos », et parviennent à placer un single dans le top 20 avec le cynique [mais contagieux] « Top of the Pops » avant de se séparer à cause des problèmes de leur maison de disques [Sire]. Sire a publié un dernier album live, « Mission Accomplished [But The Beat Goes On] » en 1979 avant qu’Eugene Reynolds et Fay Fife ne réapparaissent en 1980 sous le nom de Revillos. Je les ai entendus pour la première fois sur l’album compilation Dindisc 1980 qui contenait les titres « On The Beach » et « Hungry For Love ». Ces morceaux m’ont hanté pendant quelques années avant que je ne me lance dans un achat de Revillos/Rezillos qui m’a amené à acheter par correspondance des pans entiers de leurs discographies à l’époque de Goldmine [’85-’94]. J’ai finalement obtenu une copie de l’album « Rev Up » vers 1990 sous la forme d’un pressage australien qui m’a époustouflé.
La saveur sixties du matériel des Rezillos est affinée plusieurs fois sur l’album des Revillos. Ils plongent la tête la première dans le son pop plastique de Joe Meek et s’en donnent à cœur joie ! Ils utilisent toutes les techniques de production possibles et imaginables et le résultat est un album qui commence sur les chapeaux de roue et qui ne cesse de s’étoffer !
« The Secret of the Shadow » est un thème instro frénétique du meilleur thriller d’espionnage pulp jamais réalisé en 1966 ! Il est suivi de « Rev Up », dont l’intro en varispeed digne d’un dessin animé doit être entendue pour être crue. L’intro à la guitare à la Duane Eddy de Kid Krupa, un adolescent doué pour les cordes, met en vedette le chanteur Eugene Reynolds qui s’époumone sur des effets sonores de pneus qui dérapent, puis ralentit pour se fondre dans la chanson proprement dite.
« Rock-A-Boom » augmente le niveau d’énergie de plusieurs crans avec un morceau « new dance craze » chanté par Fay, criblé de sons d’orgue Vox incroyablement joyeux qui me rendent immensément heureux. Le bref solo de clavier d’une demi-barre qui suit le huit central sonne comme un soleil radieux [en fait, un soleil éclatant] personnifié.
Ensuite, tous les paris sont ouverts lorsque » Voodoo » dépasse les limites légales en termes d’énergie frénétique ! Les toms de la jungle de Rocky Rhythm écrasent l’auditeur tandis qu’Eugene et Fay s’envolent des murs avec une énergie débridée. Alors que l’auditeur est sur le point de s’enflammer spontanément, le pastiche de Shadow Morton « Bobby Come Back To Me » ramène le niveau d’énergie à un niveau gérable. La voix suppliante de Fay Fife traduit parfaitement ce sentiment.
La première face se termine par « Scuba Boy Bop », où l’auditeur est assailli de ridicules solos de batterie à vitesse variable par Rocky Rhythm, superposés en Sensurround® pour un effet époustouflant. Le verso commence avec « Yeah Yeah », qui [sauf dans le titre] est une reprise de « Woo Hoo » des Rock-A-Teens.
« Juke Box Sound » rend hommage au son du passé qui a inspiré les Revillos et comporte un solo de guitare déchirant de Kid Krupa, dont la richesse de ton dépasse de loin celle de son jeune âge [19 ans à l’époque]. Le morceau suivant est l’ultime déchirure snuff-rock de Shadow Morton, « On The Beach ». Il commence comme un chant de sirène en tonalité mineure qui monte en puissance jusqu’à un crescendo dramatique avant de se retirer dans l’obscurité d’où il est venu.
Deux autres reprises de l’ère beat suivent avec » Hippy Hippy Sheik » et » Cool Jerk « , bien que sur la copie australienne de cet album que je possède, cette dernière ait été remplacée par la face B » The Fiend » alors que toutes les étiquettes et les impressions indiquent le contraire, suite à une erreur de mastering.
Le single « Motorbike Beat » clôt l’album avant de s’envoler au loin sur l’une des motos indiennes qu’Eugene Reynolds conduisait souvent. L’album dure à peine 30 minutes, mais il contient plus de plaisir que toute une douzaine d’autres disques que l’on pourrait citer. La comparaison la plus proche que je puisse faire avec les Revillos est celle des B-52s, mais ils n’ont pas le côté avant-gardiste, inspiré par Yoko Ono, des Bs. Ils compensent largement cette lacune par un style sartorial day-glo, un flair sci-fi et plus d’idées au pouce que le groupe d’Athènes ne pourra jamais espérer en avoir. J’ai un disque des B-52s de temps en temps. J’ai presque tous les disques de Revillos jamais pressés ! .postpunkmonk
- « Secret of the Shadow »
- « Rev Up »
- « The Rock-a-Boom »
- « Voodoo »
- « Bobby Come Back to Me »
- « Scuba Boy Bop »
- « Yeah Yeah »
- « Hungry for Love »
- « Juke Box Sound »
- « On the Beach »
- « Cool Jerk »
- « Hippy Hippy Sheik »
- « Motorbike Beat »

