The Archie Shepp-Bill Dixon Quartet


.CRITIQUE/

1962 annonce une nouvelle ère : il faut digérer les dernières 4 années prolifiques qui on vu émerger le jazz moderne.
Voici le premier disque d’Archie Shepp accompagné du trompettiste Bill Dixon. Les 2 nous concoctent une petite merveille, même si le challenge est difficile…
Sans piano, c’est un peu la fusion entre Coltrane et Ornette Coleman ! Ça saute aux yeux !
(avec un ténor et Reggie Workman sur « peace »)

Même si les compositions ne sont pas à la hauteur de l’inventeur du Free Jazz, la qualité musicale du trompettiste et la détermination d’Archie Shepp colore cet excellent disque où les musiciens occupent l’espace d’une manière résolument moderne.

Vite… À vos platines !

– Réédité chez Soundsgood en 2023 en vinyle, avec des sessions du New York Comptempory Five avec Don Cherry, Ted Curson, John Tchicai et Sunny Murray (1964). Ocollus

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extrait……

Archie Shepp – Bill Dixon Quartet est le premier album du saxophoniste Archie Shepp et du trompettiste Bill Dixon sorti sur le label Savoy en 1962. L’album comprend trois performances de Shepp & Dixon avec Don Moore et Paul Cohen et une version de la composition d’Ornette Coleman « Peace » avec Reggie Workman et Howard McRae. L’album a également été réédité en 1970 sous le titre Peace sur le label français BYG, en inversant l’ordre de passage sur la deuxième face (« Somewhere » suivi de « Peace »), et sur CD en 2010 en tant qu’édition « européenne non autorisée » sur le label Free Factory, en utilisant le titre Savoy mais l’ordre de passage BYG.

Dans son livre Free Jazz, l’auteur Ekkehard Jost a observé que Shepp et Dixon avaient en commun « l’ambition de jouer un type de musique libéré des contraintes traditionnelles tout en conservant dans une large mesure l’essence des styles de jazz plus anciens » Il a écrit : « À plusieurs égards, le quartet rappelle les premiers groupes d’Ornette Coleman. Tout d’abord, il n’y a pas de piano. Deuxièmement, dans le cadre de référence compositionnel et formel général et même dans certains détails des improvisations de Shepp, il n’est pas difficile de reconnaître Coleman comme modèle… Troisièmement, comme chez Coleman, les airs servent principalement de déclencheurs émotionnels et non de déterminants de l’harmonie et de la forme. Les musiciens improvisent sur un centre tonal…, ou sur une base modale relativement souple… Dans les deux cas, un rythme régulier est présent à tout moment, sans aucun symptôme reconnaissable de dissociation rythmique ».

Réception
Richard Brody a fait l’éloge de l’album : « Dixon joue avec un ton brillant, semblable à celui d’une fanfare, et avec un sens aigu du drame – ses solos semblent construits avec une prévoyance discursive, comme un orateur assemblant des paragraphes qui aboutissent à des conclusions grandioses. Son style expansif, éloquent, distinctement mature et sage contraste avec les inventions impulsives de Shepp et ses sonorités déchiquetées de guitare au saxophone ténor. Le mélange de mélodies rhapsodiques et de liberté harmonique du quartet en fait l’un des enregistrements les plus audacieusement et intimement romantiques que le jazz moderne ait à offrir ».
Joseph Neff a écrit que l’album « sert de prologue éclairant aux chefs-d’œuvre ultérieurs de Dixon, tout en étant tout à fait digne d’intérêt en soi » : « Comme sur la plupart de ses premières œuvres, Shepp souffle fort et brut… la seconde moitié de ‘Trio’ devenant joliment harcelée. L’écriture de Dixon est tout aussi éclairante, car si elle est manifestement avant-gardiste, elle n’a jamais été plus ancrée dans la tradition qu’ici ; s’il n’a pas encore atteint le niveau de composition de Coleman, dont l’air fournit au trompettiste une excellente plate-forme pour les solos, son talent est évident… La meilleure explosion de soupapes se produit dans la première moitié du morceau de free-bop brûlant de ‘Quartet’, Shepp s’occupant de la dernière partie tandis que Moore et Cohen grondent et s’entrechoquent tout au long de l’album. Le choix de ‘Somewhere’ prédit légèrement la lecture par Shepp de ‘The Girl from Ipanema’ de Fire Music ; la façon dont Dixon et lui s’emmêlent les pinceaux avec la mélodie est un véritable gaz et un instantané précieux d’un moment éphémère. Wikipedia

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« Trio » (Bill Dixon) – 8:53
« Quartet » (Bill Dixon) – 9:16
« Peace » (Ornette Coleman) – 9:28
« Somewhere » (Leonard Bernstein) – 6:00

Recorded in NYC in October 1962

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