
.CRITIQUE/
C’est sous le label « Fresh sound » qu’est réédité en 1994 le premier disque de ce tromboniste Bop sorti en 1961..
Nous y trouvons 2 sessions en octet (presque) sans piano, l’une enregistrée en 1959 avec les trompettistes Booker Little, et Freddie Hubbard et le saxophoniste George Coleman et le batteur Pete LaRoca.
L’autre, enregistrée en 1961 avec des musiciens moins connus, excepté G. Coleman dans une session rendant hommage à George Gershwin.
Instrument du Be-bop, le trombone est comme la basse un instrument ingrat. C’est dans l’orchestre de Lionel Hampton et surtout celui de Maynard Ferguson (plus moderne) que Slide Hampton va parfaire son étude du Be-Bop, pour l’amener jusqu’à son 1er disque.
Ces 2 formations arborent des arrangements hard-Bop plus conceptuels.
L’apport du trompettiste de 21 ans, Booker Little, donne une touche avant-gardiste et bluesy… C’est d’ailleurs Georges Coleman et Pete LaRoca qui l’accompagneront lors de son dernier disque « Victory and sorrow » en 1961, juste avant sa mort.
Un disque aux arrangements soignés comme sur « Jazz corner » ou à l’énergie communicative comme « Go East, Young Man ». Ocollus
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extrait……
Slide Hampton est un excellent tromboniste et arrangeur depuis le milieu des années 50, contribuant à maintenir vivante la tradition du bop, tant dans son jeu que dans son écriture. Après avoir travaillé avec Buddy Johnson (1955-1956) et Lionel Hampton, il est devenu un élément important de l’excellent big band de Maynard Ferguson en 1957-1959. Dans les années 1960, il a dirigé des octuors avec des musiciens tels que Freddie Hubbard et George Coleman. Après avoir voyagé avec Woody Herman en Europe en 1968, Hampton s’est installé à l’étranger où il est resté très actif. Depuis son retour aux États-Unis en 1977, il a dirigé son World of Trombones (qui réunit neuf trombonistes), joué dans un quintette coopératif appelé Continuum et participé à plusieurs projets en hommage à Dizzy Gillespie, enregistrant dans les années 1990 pour Telarc.
Two Sides of Slide Hampton Critique de Michael G. Nastos
Les deux octets utilisés par Slide Hampton sur cet enregistrement sont assez similaires dans leur contenu mais différents dans la façon dont ils exécutent cette musique, et cela est dû en grande partie à la différence de personnel et aux deux années qui séparent leurs dates d’enregistrement.
La première moitié du programme traite des modifications hard et post-bop et de la manière dont le groupe aborde un pont entre les deux, tandis que l’autre partie du programme se concentre sur les interprétations de la musique écrite par George Gershwin, ainsi que sur une longue suite en quatre parties écrite par Hampton.
Ces deux facettes de Slide Hampton se combinent pour former une image complète de ce que l’arrangeur et tromboniste émergent a offert en tant qu’individualiste en dehors de ses pairs (Quincy Jones, J.J. Johnson, Lalo Schifrin, et. al.) qui se sont concentrés sur les bandes sonores de films. Les sessions de 1959 incluent Bernard McKinney au cor baryton, trois batteurs différents (Kenny Dennis, Charlie Persip et Pete LaRoca) sur certains morceaux, et les jeunes trompettistes Booker Little et Freddie Hubbard, même si Burt Collins fait tout le travail de cuivres principaux avec Hampton.
« Newport » débute le set par une marche modale, l’intro, d’abord similaire à « You Don’t Know What Love Is », se transforme ensuite en une jam de train de marchandises à flux continu. Quatre autres compositions originales de Hampton vont des appels latins à l’unisson et du boogaloo/bop « Althea » (supposément pour la star du tennis Althea Gibson), au royal « Go East, Young Man » basé sur les changements de “Milestones”, au post-bopper beaucoup plus calme « Jazz Corner », et au simple straight bop de « Patricia ». Les standards « Autumn Leaves », « Sometimes I Feel Like a Motherless Child » et « Woody “n” You » comportent des ajouts par rapport aux originaux, comme des cuivres bavards et hachés, des teintes plus hymniques que la normale, et une ligne modifiée plus dure et plus abondante, respectivement.
Une formation un peu moins puissante mais toujours aussi talentueuse de 1961 joue les cinq morceaux de Gershwin, avec « There’s a Boat Dat’s Leavin’ Soon for New York » à nouveau richement rehaussé d’un petit rythme rock & roll ; “Summertime” est interprété sur un mode dramatique, et « It Ain’t Necessarily So » est habillé d’une garniture latine.
George Coleman est le seul artiste à part Hampton et le saxophoniste baryton Jay Cameron sur l’ensemble de la date, et le toujours effervescent saxophoniste ténor a droit à un solo décontracté pendant « I Loves You Porgy ». La suite « dance » « The Cloister » est impressionniste et se compose d’une ballade, d’un swing facile, d’une valse légèrement urgente et de segments bop frénétiques, avec un peu d’appel et de réponse à la fin. Hormis les quelques coups de batterie de Lex Humphries, le morceau est joué avec des tolérances strictes et, sur une durée de 14 minutes, n’est pas aussi mémorable que les autres morceaux, même s’il laisse entrevoir des possibilités d’évolution. allmusic
- Newport (Slide Hampton) 9:10
- Autumn Leaves (Prevert-Kosma) 3:24
- Althea (Slide Hampton) 4:01
- Jazz Corner (Slide Hampton) 4:22
- Sometimes I Feel A Motherless Child (Traditional) 3:00
- Go East, Young Man (Slide Hampton) 5:54
- Patricia (Slide Hampton) 3:42
- Woodyn’ You (Dizzy Gillespie) 4:10
- There’s A Boat Dat’s Leavin’ Soon For New York (George Gershwin) 3:46
- Bess, You Is My Woman Now (George Gershwin) 3:47
- Summertime (George Gershwin) 4:32
- I Love You Porgy (George Gershwin) 2:35
- It Ain’t Necessarily So (George Gershwin) 4:53
The Cloister [Dance Suite] (Slide Hampton)- Part I: Impression 4:39
- Part II: Obsession 4:12
- Part III: Expression 2:58
- Part IV: Possession 3:03
Scott Yanow -All Music Guide
