Myriam Makeba – Pata pata
Poster un commentaire5 décembre 2021 par OC
.CRITIQUE/
Miriam Makeba s’est faite connaître du monde par cette chanson sortie 10 ans auparavant, mais qui devient avec ce ré-enregistrement de 1967, une chanson anti-apartheid.
Cette voix fantastique est devenue l’un des symboles de l’Afrique au delà de l’Afrique du sud, même si le pouvoir la forcera à l’exil en 1959 durant 31 ans pour avoir participé à un spectacle anti-apartheid, et la déchoira de sa nationalité.
Avec cette chanson, on peut entendre (beaucoup plus dans « click song ») le clic provoqué par un cliquetis de la bouche propre au peuple Xhosa d’Afrique du Sud qui apporte une originalité flagrante. Miriam Makeba restera toute sa vie une femme de lutte qui combattra l’Apartheid et soutiendra diverses autres causes.
Un album historique de cette grande chanteuse ! Ocollus
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pata…..
click song……
Miriam Makeba, née le 4 mars 1932 à Johannesbourg en Afrique du Sud et morte le 9 novembre 2008 à Castel Volturno en Italie, est une chanteuse d’ethno-jazz et une militante politique sud-africaine, naturalisée guinéenne dans les années 1960, puis algérienne en 1972.
Elle est parfois surnommée « Mama Afrika ». Contrainte à l’exil pendant une trentaine d’années, elle parcourt le monde et multiplie les succès musicaux. Elle devient surtout une des voix contre l’apartheid et pour la fierté du continent africain. Elle rentre en Afrique du Sud en 1990.
Biographie
Jeunesse
Zenzile Makeba Qgwashu Nguvama, dite Miriam Makeba, naît le 4 mars 1932, dans un township de Johannesbourg. Son père est instituteur, de souche xhosa, et sa mère domestique, de souche swazi1. Prénommée « Zenzi », diminutif d’Uzenzile, qui signifie « tu ne peux t’en prendre qu’à toi-même », elle n’a que quelques jours lorsque sa mère est emprisonnée, avec elle, pour six mois pour avoir brassé de la bière afin de subvenir aux besoins de la famille. Son père meurt lorsqu’elle a six ans.
En 1948, les nationalistes afrikaners gagnent les élections et mettent en place le régime de l’apartheid. Makeba épouse James Kubay en 1950. À 17 ans, elle accouche de sa fille Bongi et est diagnostiquée d’un cancer du sein, que sa mère traite de manière non conventionnelle mais avec succès. Son mari la quitte peu après, et ils divorcent en 1952.
Une chanteuse engagée
À 20 ans, Zenzi Makeba, bonne d’enfants puis laveuse de taxis, vit seule avec sa fille Bongi et sa mère. C’est alors qu’elle commence à chanter professionnellement avec le groupe Cuban Brothers, puis devient choriste du groupe Manhattan Brothers (en), en 1952, qui lui donne son nom de scène, Miriam. Si elle devient très rapidement une vedette, elle se sert de son nouveau métier pour dénoncer le régime de l’apartheid et les conditions de vie misérables du prolétariat noir. En 1956, elle écrit son plus grand succès, la chanson Pata Pata, avec laquelle elle fait le tour du monde (elle sera par exemple reprise en français par Sylvie Vartan sous le titre Tape Tape en 1980). L’enregistrement le plus le connu de la chanson a été effectué sous la direction de Jerry Ragovoy en 1967.
En 1959, elle joue dans une comédie musicale dont les représentations tournent dans tout le pays et sont un grand succès, King Kong. Mais elle est surtout contrainte à un exil qui durera 31 ans, en raison de son apparition dans le film anti-apartheid Come Back, Africa du cinéaste américain Lionel Rogosin. Ses disques sont également retirés de la vente en Afrique du Sud. Elle épouse Sonny Pillay la même année. Lorsque sa mère meurt en 1960, elle ne peut assister à ses obsèques, du fait de son interdiction de séjour en Afrique du Sud. C’est avec un passeport français qu’elle reviendra en Afrique du Sud à la libération de Nelson Mandela, emprisonné avec la plupart des dirigeants du Congrès national africain (ANC) au pénitencier de Robben Island.
En 1965, elle épouse son ami de longue date, le musicien sud-africain, Hugh Masekela avec qui elle divorce en 1966.
Elle ne cesse de prononcer des discours anti-apartheid et d’appeler au boycott de l’Afrique du Sud devant les Nations unies. Elle reçoit de nombreux soutiens, dont ceux de Kwame Nkrumah, Ahmed Sékou Touré, Amílcar Cabral ou encore Eduardo Mondlane. Elle chante en zoulou, en xhosa, en tswana, en swahili, en portugais et en arabe (Ana hourra fi aljazaier pendant les Jeux africains de 1978 à Alger en Algérie). Ses mélodies chantent la tolérance et la paix. Elle vit aux États-Unis (où elle s’engage avec le mouvement des droits civiques contre la ségrégation raciale), en Guinée, en Europe et devient un des symboles de la lutte anti-apartheid. En Tanzanie, l’enthousiasme avec lequel le président Julius Nyerere lui remet un passeport lui donne pour la première fois cette impression de ne pas être une Sud-Africaine mais d’être une Africaine.
En 1966, Makeba reçoit un Grammy Award pour son disque An evening with Harry Belafonte and Miriam Makeba et devient la première Sud-Africaine à obtenir cette récompense. Son mariage en 1969 avec le militant des droits civils afro-américain Stokely Carmichael, chef des Black Panthers, lui cause des ennuis aux États-Unis. Elle s’exile à nouveau et s’installe en Guinée.
En septembre 1974, elle joue au festival Zaïre 74, organisé à l’occasion du combat entre Mohamed Ali et George Foreman à Kinshasa. En 1977, elle participe au FESTAC 77, un festival des cultures et arts noirs et africains qui se tient à Lagos, au Nigeria, et réunit près de 60 pays.
Elle se sépare de Carmichael en 1978 et en 1980, dans ce pays où la polygamie est légale, devient la deuxième épouse de Bageot Bah, un Guinéen influent, directeur à la Sabena. Elle reprend ses tournées internationales, notamment avec le Ballet de Guinée. En 1978, lors des Jeux panafricains d’Alger, elle interprète en arabe la chanson Ifriqyia.
Après la mort du président guinéen Ahmed Sékou Touré, le coup d’état de Lansana Conté en 1984, et la mort de sa fille Bongi, en 1985, des suites d’une fausse couche, Miriam Makeba part vivre à Woluwe-Saint-Lambert, dans la banlieue de Bruxelles. Poursuivant ses engagements, elle consacre des chansons à Patrice Lumumba, Ahmed Sékou Touré, Malcolm X ou Samora Mache.
En 1987 Miriam Makeba rencontre à nouveau le succès grâce à sa collaboration avec Paul Simon dans l’album Graceland. Peu après, elle publie son autobiographie Makeba: My Story.
Une artiste consacrée
Miriam Makeba est décorée par la France au titre de Commandeur des Arts et Lettres en 1985 et devient Citoyenne d’honneur 1990. En 1990, Nelson Mandela la persuade de rentrer en Afrique du Sud. En 1992, elle interprète le rôle de la mère (Angelina) dans le film Sarafina ! qui raconte les émeutes de Soweto en 1976. En 2002, elle obtient le Prix Polar Music (la même année que Sofia Goubaïdoulina).
Miriam Makeba a toujours rêvé d’une grande Afrique unie. Pour son pays, elle exhortait ses frères noirs au pardon : « Il faut nous laisser grandir. Les Noirs et les Blancs doivent apprendre à se connaître, à vivre ensemble. »
En 1999, Miriam Makeba a été nommée Ambassadrice de bonne volonté de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO).
Elle annonce en 2005 qu’elle met fin à sa carrière, tout en continuant à défendre les causes auxquelles elle croit. Elle décède le dimanche 9 novembre 2008, à l’âge de 76 ans, à Castel Volturno (Province de Caserte, Italie) des suites d’un malaise, à l’issue d’un concert de soutien à l’auteur de Gomorra, Roberto Saviano, traqué par la Camorra .
Le Prix international Miriam Makeba récompense la créativité artistique dans le continent africain.
« Chansons mythiques africaines » – Dix ans après sa création, la chanson en xhosa devient un hit planétaire et consacre l’artiste sud-africaine comme l’une des figures de la lutte anti-apartheid.
« Pata Pata est le nom de la danse / Que nous dansons ici à Johannesburg / Et les gens commencent à bouger / Dès que Pata Pata commence à jouer. » Le tube de Miriam Makeba, si l’on s’en tient à ses paroles en xhosa, pourrait passer pour une chanson bien inoffensive. La diva sud-africaine elle-même la considérait comme « insignifiante. » Sans son contexte, et le parcours de Miriam Makeba, difficile de comprendre la portée de ce titre, l’un des tout premiers hits africains à conquérir la planète.
Une vie de lutte
La vie de Miriam Makeba est une vie de lutte. Peu après sa naissance, le 4 mars 1932 dans un township de Johannesburg, Miriam Makeba voit sa mère envoyée en prison pour six mois : elle fabriquait illégalement de la bière pour subvenir aux besoins de sa famille. Miriam, surnommée Zenzi (diminutif d’Uzenzile, « tu ne dois t’en prendre qu’à toi-même »), rejoint sa mère et passe donc les premiers mois de sa vie en détention.
Elle n’a que 14 ans lorsque débute l’apartheid, qu’elle dénonce rapidement lorsqu’elle se lance dans une carrière musicale six ans plus tard. À cet âge, elle est déjà mère d’une petite fille de 3 ans, a réchappé d’un cancer du sein, et a divorcé de son premier mari.
Harmonies vocales complexes, spontanéité, influences pop, jazz et gospel
C’est en Afrique du Sud, en 1956 ou en 1959 selon les sources, que le titre Pata Pata est une première fois enregistré avec The Skylarks, son groupe exclusivement féminin. Harmonies vocales complexes, spontanéité, influences pop, jazz et gospel (Makeba a appris à chanter dans une chorale protestante), la formation rencontre le succès dans le pays, mais la chanson n’accède pas à une reconnaissance internationale.
Trente ans d’exil
L’engagement militant de Makeba met bientôt un coup d’arrêt brutal à sa carrière nationale. Un rôle dans le film anti-apartheid Come Back, Africa, du réalisateur américain Lionel Rogosin, et sa présentation au festival de Venise en 1959, où il sera récompensé, la contraint à un exil qui durera plus de trente ans. Déchue de sa nationalité, la chanteuse ne peut retourner au pays, même pour enterrer sa mère en 1960… Ce qui ne fait que renforcer sa rage et son engagement.
C’est en 1967, soit dix ans environ après sa création, que la chanson Pata Pata, réenregistrée aux États-Unis, sort de nouveau sur un album éponyme, sur le label Reprise Records. Miriam Makeba a repris le titre en s’associant au compositeur américain à succès Jordan « Jerry » Ragovoy, à l’origine de plusieurs tubes soul. La reprise inclut des explications délivrées en parler-chanter et en anglais par l’artiste, mais il a surtout gagné en groove et en énergie. On y entend Makeba « cliquer », rugir, et tout emporter par une joie qui semble invincible. Ce sera un succès planétaire immédiatement repris par nombre d’interprètes en Espagne, en Italie, en Finlande… Et en France, par Sylvie Vartan, dans une version qui a beaucoup moins bien vieilli que l’originale.
C’est grâce à ce hit que Makeba devient une icône de la lutte anti-apartheid, mais c’est aussi parce qu’elle était déjà investie dans la lutte raciale que le titre est devenu culte. En 2020, Angélique Kidjo reprenait Pata Pata pour en faire une chanson contre la pandémie. Pour la Béninoise, la « chanson de fête » de Mama Africa était aussi un hymne contre les injustices de l’apartheid. Jeune-afrique
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Pata Pata
Ha Po Zamani
What Is Love
Maria Fulo
Yetentu Tizaleny
Click Song Number One
Ring Bell, Ring Bell
Jol’inkomo
West Wind
Saduva
A Piece Of Ground