Tapper Zukie – Tapper roots

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19 Mai 2024 par OC


.CRITIQUE/

Sorti en 1978, « Tapper roots » est le 2ᵉ album du chanteur sur le nouveau label « Front Line » du créateur de Virgin Richard Branson. C’est accompagné de Johnny Rotten que Branson et son label signe un contrat de deux disques avec le chanteur.
Accompagné de la crème des musiciens avec les Revolutionaries, ce disque mixé par Prince Jammy chez « Studio One » reflète un Tapper Zukie en pleine forme et efficace.

II reprend ici « Satta » avec la fougue que nous lui connaissons, collant de manière répétitive au rythme. Hommage au « Satta massa gana » des Abbyssinians devenu depuis l’hymne rasta et aussi un sublime « First street rock ».

Une face B captivante pour cet album culte du chanteur/DJ historique. Ocollus

Cliquez pour écouter (ci-dessous)

full album……

Dans la lignée, la brève caste des tchatcheurs, tabasseurs de Verbe qui sévit à ce moment de l’histoire, Tapper Zukie serait… Le boxeur acrobate. Poids lourd pour l’assenée. Mais avec cette souplesse équilibriste, ce sens du risque dans la rime rude qui fait qu’on ne décroche pas. Un type au registre plus divers, plus ouvert que d’autres, aussi. Le rythme de ses flux sans fins et bouts rimés s’attelant à tout ce qui passe : riddims et thèmes, sujets, tons – toujours avec excitation. Le débit frappeur mais le timbre dérapant à l’improviste dans l’aigu aspiré. Foutrement dynamique, harcelant ; perforant, là où un type comme Prince Far I vous attraperait plutôt dans l’épaisseur du flot.

Zukie court sur l’arrête du beat, de l’arrangement. Quand il appelle à la paix, c’est après vous avoir conseillé de dégommer Satan au calibre fumant. Tapper cause Jah, aussi, comme les autres – l’heure où les mêmes dancehalls glisseraient dans le classé X reste à venir, à ce moment – mais pas que. Il parle de la rue, tout autant. Et tout dans son allure – en voix comme en stature, en tenue, en posture – respire le ras-du-bitume (ou le ras-la terre à peine battue). D’où cette impression, sans doute aussi, d’un type toujours sur le qui-vive, prêts à bondir, déguerpir ou renvoyer les coups. Truc populaire d’essence et travaillé au corps sur la forme. Le gars tient au style. À éblouir, à convaincre toujours par l’argument frontal. Tapper Zukie se laisse parfois aller à l’anecdote ou bien au flirt. Et ça se détend, là, sans perdre ce foutu swing. Ça resserre les poings la plage d’après – après l’ode à la jeune dames potelée et à l’hygiène dentaire, si on a bien compris – pour faire encore la chronique des meurtres ordinaires. Derrière, c’est comme partout à l’époque : riddims repris et étirés, plongés dans l’écho dissolvant. Satta ou Freedom Street : on en verra bientôt la trame, à force d’en user ; mais pour l’instant ça porte encore, ça passe tant qu’au micro les mecs envoient. Celui ci ne sait faire que ça.

Voici un bon caillou à loger dans la fronde. C’est tombé de l’escarcelle d’une époque courte, où tout allait bientôt changer et par ailleurs s’enliser quelque peu. Ramassez, testez, pesez. C’est subreptice, parfois, les projectiles. On raterait l’occasion, pour un peu, de se les mettre en poche. Ce serait dommage, ça viendrait à manquer des fois qu’on croise quelque Goliath. Il y en a quelques-uns à rester contondants. Voilà que le dénommé Sinclair – David, tiens, de son prénom – vous en pose un en paume que la route n’a pas poli. Gutsofdarkness

                ————————–

1 Oh Lord 3:40
2 Satta 3:50
3 Don’t Shoot The Youth 3:46
4 Rastaman Skank 4:00
5 Riding West 3:30
6 Tapper Roots 3:30
7 First Street Rock 3:25
8 Green Bay Murder 3:30
9 Freedom Street 3:20
10 Simpleton Leave Violence 3:00

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