Fela Ransome-Kuti – Afrodisiac


.CRITIQUE/

Sorti en 1973 le disque Afrodisiac provient de différents 45ts sortis en 1970.
Le morceau « Jeun K’oku » fustige l’obésité des riches au Nigéria qui s’engraissent sur le dos du peuple. Ce morceau deviendra le premier succès du chanteur.

La musique de Fela semble ici immuable et traverse le temps dans un continuum artistique jubilatoire et particulièrement ici, réduite au strict minimum dans les arrangements .
Cet album de 4 morceaux a tous les attributs d’un bon Fela dans son plus simple apparat. N’oublions pas que cette musique est scrutée dans ce milieu des années 70 par des artistes post-punk et new-wave comme un certain Brian Eno.
Dans la foulée les Talking Heads, inspirés par ce disque créeront l’historique « remain in light« . (produit par B.Eno)

Une merveille de plus de ce matre de l’Afro-Beat, et que la magie opère ! Ocollus

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Afrodisiac est un album du compositeur, chef d’orchestre et multi-instrumentiste nigérian Afrobeat Fela Kuti, sorti à l’origine sur le label nigérian EMI en 1973 Les quatre titres de l’album sont des réenregistrements de 45 tours nigérians refaits à Londres en 1972.
L’album contient le premier succès nigérian de Kuti, « Jeun Ko Ku », qui s’est vendu à plus de 200 000 exemplaires.
AllMusic a déclaré que « Ces quatre séances d’entraînement […] sont des mélanges propulsifs de funk et de musique africaine, évitant l’homogénéité de nombreux disques de funk et de musique africaine d’un millésime ultérieur, réalisés avec une énergie élevée et ininterrompue. L’interaction entre les cuivres, les claviers électriques, la batterie et la voix exubérante de Fela lui confère un caractère jazz, sans sacrifier le côté terreux qui le rend également dansant ».

L’album a ensuite servi d’inspiration et de modèle à l’album Remain in Light (1980) du groupe post-punk américain Talking Heads. Wikipedia

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Même le plus acharné des défenseurs de Fela vous le dira ; il est en réalité très difficile de distinguer les premières oeuvres du maître, parce qu’elles génèrent souvent les mêmes atmosphères, toutes bâties sur le même principe de ce rituel festif, tribal et hypnotique. Alors, bien sûr, de deux choses l’une ; soit on abhorre ce style de musique et alors, autant arrêter tout de suite cette quête éperdue d’une lumière divine qui ne viendra certainement pas y déposer, tel le Saint Esprit, son halo au dessus de vos petites coiffes blondes. Soit on accroche, et alors, là, on est foutu… C’est comme une drogue, on en redemande. La sensation, on le sait, sera toujours la même, c’est bien pour cela que l’on y retourne. Mais les effluves seront différentes, parfois plus speed, parfois plus tripantes. Et précisément, cette récolte a des saveurs foutrement funky. Tout d’abord, il faut savoir que les chansons présentes sur « Afrodisiac » sont en réalité d’anciens titres de Fela, du temps où l’Africa’70 portait encore le sobriquet de Nigeria 70, mais réorchestrés, réarrangés et réenregistrés pour la peine à Abbey Road en 1971 (ou 1972… voire 1973 ; même jusque dans ces détails les notes de pochettes restent extrêmement floues) ! Ces titres, parus uniquement en 45tours dans leur version d’origine, furent des succès instantanés sur sa terre de Lagos, de ceux qui lui permirent de devenir la figure emblématique que l’on sait. On apprend ainsi que l’instrumental « Jeun Ko Ku » est un de ses tous premiers succès dans le genre, d’une durée encore raisonnable. Une écoute attentive du titre comme « Eko Ile » révèlera au profane que, finalement, si les Talking Heads ont cartonné sept ans plus tard avec « Remain in Light », c’est sans doute aussi chez Fela qu’ils ont été piocher ces vibrations organiques qui rendaient « The Great Curve » absolument monumental. Couplé à « Open & Close » dans sa réédition cd, il devient un généreux bonus dont nous aurions tort de nous priver, avec son lot de bonnes surprises. Gutsofdarkness

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La chanson la plus connue d’Afrodisiac est « Jeun K’oku », une satire sur la gourmandise (un plaisir réservé aux Africains prospères). Enregistrée à l’origine comme single en 1970, elle a donné à Fela son premier grand succès. En anglais brisé, le titre se traduit par « chop and quench », ce qui signifie « manger et mourir » en anglais standard. Il s’agit d’un excellent morceau de danse. Le morceau le plus durable, cependant, pourrait s’avérer être la conclusion « Je’Nwi Temi » (« ne me bâillonnez pas »), une critique de l’establishment politique et militaire nigérian et une défense de la liberté d’expression. Dans cette chanson, Fela jure qu’il dira toujours les choses telles qu’elles sont, quoi qu’il arrive. Cela s’est avéré prophétique, étant donné les assauts de la police et de l’armée, destinés à le faire taire, qui allaient commencer moins d’un an plus tard (voir les notes sur Alagbon Close et Kalakuta Show, ci-dessous). Publié à l’origine par EMI.
Vinyle noir standard, sorti en 2014 dans le cadre des rééditions de Knitting Factory Records, accompagné d’une carte de téléchargement. Le premier pressage de réédition d’Afrodisiac a été inclus dans le Box Set #3 créé par Brian Eno. Felakuti.com

1   "Alu Jon Jonki Jon" – 12:41
2   "Jeun Ko Ku (Chop & Quench)" – 7:14
3   "Eko Ile" – 6:41
4   "Je'nwi Temi (Don't Gag Me)" – 13:15

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