Kwabena Nyama, Ghana : Musique du Vin de Palme
Poster un commentaire27 juillet 2015 par OC
- CRITIQUE/
Une guitare acoustique, des petites percussions légères viennent accompagner la voix de Kwanena Nyama qui, plus le disque défile, que le vin de palme faisant effet emmène le public dans une transe collective. Une musique minimaliste, essentielle et évolutive qui nous rappelle le sens premier du statut du musicien à travers la musique traditionnelle. Ocollus
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In The Car……
En Afrique de l’Ouest, un nectar sublime : les Francophones l’appellent « vin de palme », les Anglophones « palm-wine » et les Dioulas musulmans, qui en sont les plus grands consommateurs, le nomment pudiquement « bangui » (l’eau du palmier). On abat l’arbre à l’aube, on y fait un trou, on en recueille la sève après l’avoir chauffée. Sucrée le matin, un peu amère le soir et imbuvable le lendemain, c’est la boisson fermentée la plus subtile et la plus difficile à fabriquer puis à maîtriser. On la boit en commun, en des lieux bucoliques, éphémères et très animés, dont le nom ivoirien, « banguidrome », évoque assez bien le « décollage » des cousins antillais, ce petit coup de rhum qui démarre une rude journée… Le vin de palme, comme le rhum, aiguise les sens, notamment celui du rythme, et chez les Ashantis du Ghana, et les Akan en général, il est depuis longtemps la source principale où s’abreuvent les meilleurs musiciens. Sobrement accompagné par une guitare et de légères percussions (surtout des couteaux cliquetant sur des bouteilles) le « palm wine highlife » est depuis les années 1930 la quintessence de la musique moderne en Afrique de l’Ouest, le petit trou par où tous les rythmes, tous les sons traditionnels se sont enfilés. A défaut de vin de palme, buvez un petit coup de n’importe quoi avant d’écouter ce disque magique !
Buda 1979352 Universal