Tuxedomoon – Cabin in the sky
Poster un commentaire21 mars 2016 par OC
CRITIQUE/ C’est le disque de la renaissance pour ce groupe américain qui, depuis la fin des années 70, distille une musique iconoclaste entre électronique, classique, rock et musique traditionnelle.
Que ce soit, en jouant avec le groupe tzigane Taraf de Haidouks, en écrivant la musique d’un spectacle de Béjart (Divine), ou en faisant la musique d’une pièce théâtrale dans les ruines d’un château italien inspiré de « l’opéra sans parole » (Ghost sonata), ce groupe se sent à l’aise partout.
C’est en Europe (Belgique) que les Tuxedomoon sont venus vivre dès le début des années 80, trouvant leur public et un auditoire plus à l’écoute sur notre vieux continent, même si leur carrière se fit dans le milieu underground.
Leur musique enchanteresse navigant entre poésie et richesse des sons, tantôt fantomatique, parfois dérangée, et la mise en scène de leurs concerts (projections de film…) font qu’on ne peut pas rester insensible à l’atmosphère qu’ils imposent…
Après une traversée du désert, le groupe sort en 2004 « Cabin in the sky » élargissant même au jazz sa palette de sons. Ce disque parfois chanté en italien ou utilisant un trompettiste, mais toujours avec le jeu de basse de Peter Principle impose la marque de Tuxedomoon. A écouter sans modération, un disque généreux, original et riche ! Ocollus
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Full album……
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Tuxedomoon est un groupe expérimental avant-gardiste au style plutôt électronique no wave. Ce fut un des premiers groupes de la culture underground californienne à mélanger synthés, bandes enregistrées et violons.
Biographie
En 1977, le groupe se forme à San Francisco. Il commence à se faire connaître en faisant la première partie de Devo et avec la chanson No tears, leur premier succès en 1978.
En 1981, il émigre en Europe, où l’environnement est plus apte à accueillir leur perception musicale, qui s’éloigne un peu du « tout électronique » et se diversifie. Sa composition, évolutive, intègre plusieurs personnalités créatives comme Winston Tong, Bruce Geduldig et, plus tard, Luc van Lieshout et Ivan Georgiev. Ils signent avec une maison de disques de Bruxelles, Crammed Discs, en 1985.
En 1988, le groupe se met en sommeil. Une carrière riche suivie de projets en solo pour tous les membres. Steven Brown sort plusieurs albums solo (et collabore notamment avec le compositeur belge Marc Lerchs), et refonde un nouveau groupe Nine Rain au Mexique.
En 1997, Tuxedomoon réapparait sous l’impulsion de trois membres fondateurs : Steven Brown Peter Principle et Blaine Reininger, habitant respectivement au Mexique, à New York et en Grèce. Sa musique évolue tout en restant profondement originale et intègre, expérimentale et plus ou moins inventive, défricheuse de nouveaux territoires, dont l’influence grandissante du Jazz. L’album de ces retrouvailles, « Cabin In The Sky », sort en 2004.
En 2006, l’album Bardo Hotel Soundtrack est une collaboration avec l’artiste vidéo grec George Kakanakis et illustre la bande originale du film que le groupe a réalisé. La même année, le groupe français Palo Alto rend hommage à Tuxedomoon en réalisant une compilation de reprises intitulée Next to Nothing.
En 2007, un coffret anniversaire, célébrant les trente ans du groupe, sera sorti en octobre, comprenant leur nouvel album, « Vapour Trails », de même qu’un CD de raretés jusqu’alors jamais sorties et un dvd comprenant vidéos du groupe et un documentaire. Une biographie, intitulée Music For Vagabonds – The Tuxedomoon Chronicles, de la plume d’Isabelle Corbisier, est parue en mars 2008.
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Goûtons pour une fois aux doux plaisirs de l’amnésie. Oublions que Tuxedomoon fut l’un des principaux acteurs des années de reconstruction new-wave, habillant les ruines punk de couleurs fauves et romantiques. Oublions l’épopée européenne de ces Américains errants qui, avec Minimal Compact, firent de Bruxelles le pôle magnétique d’un univers souterrain, attirant à lui des ondes musicales du monde entier. Oublions enfin l’âge des capitaines de cette insubmersible caravelle ? Blaine L. Reininger, Steven Brown et Peter Principle, 150 ans à eux trois.
Car Cabin in the Sky est mieux qu’un disque de retrouvailles : c’est un disque regorgeant de trouvailles, qui voit Tuxedomoon partir à la conquête du temps et de l’espace, avec ce registre sonore étendu et ce style tendu, ce primitivisme sophistiqué qui ne l’ont jamais abandonné. Ambiguë par nature (rock impressionniste ? jazz décanté ? ambient électrique ? bruitisme lyrique ?), cette musique polyglotte n’a pas de nom. Elle affirme pourtant haut et fort son identité, son tempérament à la fois fantasque et exigeant, qui lui permet comme peu d’autres de retranscrire clairement le bouillonnement créatif de ce temps.
Bons et grands vivants, les membres de Tuxedomoon dressent un banquet où se pressent vieilles connaissances (Aksak Maboul) et fils spirituels (Tarwater, John McEntire, DJ Hell, Juryman), mélangeant leurs fluides sans touiller pour autant l’un de ces brouets dont les gâte-sauces de la “sono mondiale” jugent bon de nous gaver. Ainsi créent-ils la musique de demain : non pas en brassant le plus d’ingrédients possibles, mais en sélectionnant et en agençant au mieux tous les éléments qui la composent.
les Inrocks.
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A Home Away 3:22 Baron Brown 4:37 Annuncialto 5:26 Diario Di Un Egoista 4:11 La Più Bella 1:23 Cagli Five-O 7:14 Here ‘Til X-Mas 5:01 Chinese Mike 6:04 La Più Bella Reprise 2:31 The Island 3:33 Misty Blue 5:26 Luther Blisset 4:43 Annuncialto Redux 4:55