Roland Kirk – Inflated tear
Poster un commentaire18 décembre 2016 par OC
- CRITIQUE/
Inflated tears est le 1er album du saxophoniste chez Atlantic, ce qui va augmenter la notoriété de ce saxophoniste génial et iconoclaste !
Rashaan Roland Kirk est un véritable « ovni » dans le monde du jazz.
Outre le fait qu’il puisse jouer de trois saxophones en même temps, il joue aussi de la flûte traversière, dont il peut parfois jouer avec le nez, et il utilise aussi la technique de musique indienne : le souffle continu. Sans oublier divers sifflets et ustensiles dans lesquels il souffle en permanence. Etant aveugle, c’est en jouant dans un bar près d’une voie ferrée qu’il eut l’idée d’utiliser tous ces gadgets en concert en entendant le sifflet du train !
Ce disque est une d’une énergie salvatrice et un médicament pour ceux qui manquent de swing, d’énergie, de lyrisme et de fantaisie. A l’époque où Roland Kirk jouait avec Charles Mingus, certains saxophonistes autosuffisants disait au contrebassiste que Kirk était un peu un clown ! Le contrebassiste se faisait un plaisir de leur répondre » Oui, mais si tu lui donnes une guitare dans les mains, il joue de la musique !
Avec » A laugh for Rory » c’est la flûte traversière qui est au rendez-vous, suivi de » Inflated tear » le tube au 3 saxophones… Ce musicien est absolument déroutant et unique. Ocollus
Cliquez pour écouter (ci-dessous)
A laugh for Rory ……
Inflated tear ……
Handful of fives ……
Fly by night ……
Lovellevelliloqui……
————————–
The Inflated Tear est le premier album de Roland Kirk pour le label Atlantic, c’est un des grands succès dans la carrière du musicien. En effet, outre le succès commercial, Kirk est enfin reconnut plus largement par certains critiques qui auparavant le rejetaient.
Pour beaucoup, Roland Kirk n’est qu’une image d’Epinal. Un aveugle « funky » au nom ésotérique (Raahsan) qui enfournait trois cuivres dans sa bouche. Mais il était bien plus que cela. C’était un musicien hors du commun doué d’une technique rare (triple accroche des notes), d’une sonorité superbe sur tous les instruments et d’un souffle impressionnant laissant deviner une paire de poumons supplémentaire (1’20’’ d’apnée musicale sur Many blessings). Enfin c’était un poète, un vrai, qui adressait à l’humanité entière son ode à l’amour et à la beauté. Un chant universel résonnant de toutes les voix (du sax ténor au stritch) et sur tous les tons (blues, free, swing, ballade…), où les mélodies les plus simples tournent et se retournent pour mener à l’ivresse et emporter dans un tourbillon d’amour le genre humain. Enfant, homme et femme parlent d’une même voix sur The inflated tear le morceau phare de l’album, pour nous conter cette utopie merveilleuse du bonheur. A la fois facile d’accès et incroyablement riche, ce disque s’adresse à tous -connaisseurs ou néophytes- qui y découvriront un chercheur de sons infatigable doublé d’un saxophoniste ténor de premier plan et triplé d’un flûtiste somptueux n’ayant rien à envier à Dolphy. Mais ils y découvriront surtout une source de beauté intarissable. Cette beauté invisible pour beaucoup, Roland Kirk-l’aveugle la voyait partout et en pleurait des « larmes gonflées », ciselées comme des diamants.
Roland Kirk (ts, cl, fl, manzello, stritch, whistle, English horn or flexafone), Ron Burton (p), Steve Novosel (b), Jimmy Hopps (d), et Dick Griffith (tb) on « Fly By Night ». http://www.chronicart.com
————————–
1 The Black and Crazy Blues (5:59)
2 A Laugh for Rory (2:47)
3 Many Blessings (4:36)
4 Fingers in the Wind (5:07)
5 The Inflated Tear (4:46)
6 Creole Love Call (Duke Ellington) (3:45)
7 A Handful of Fives (2:35)
8 Fly by Night (4:09)
9 Lovellevelliloqui (3:59)
10 I’m Glad There Is You (Jimmy Dorsey, Paul Mertz) (2:13)