Wire – Pink Flag
Poster un commentaire26 juillet 2020 par OC
- CRITIQUE/
En pleine période punk, ce disque résonne déjà comme un après…
Certes, l’énergie, les morceaux courts et la voix narquoise de Colin Newman sont au rendez-vous de la révolution musicale qui submerge l’Angleterre, mais ce disque serait-il un des chaînons manquants entre le punk et le post-punk qui va naître ?
Cette musique à tous les oripeaux du punk, mais développe une créativité d’exécution, d’arrangements et d’efficacité à toutes épreuves, avec un batteur convaincant.
Sans parler de sophistication, on peut parler d’originalité : le groupe nous fait faire un bond dans les 2 décennies qui suivront, car sans le savoir, il influencera maints groupes des années 90.
Il y a 2 disques dans ce Pink Flag, un punk de l’urgence et une exploration avec des ambiances et un son impeccables. Cet album nous fait penser à plein de groupes et c’est pour cela que nous l’aimons… Ou est-ce le contraire ?
L’avion du punk vient à peine d’atterrir qu’il redécolle déjà. Un chef-d’œuvre du genre ! Ocollus
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Full….
Pink Flag est le premier album de Wire, sorti en 1977.
Pink Flag est remarquable par sa grande originalité, tant dans la structure même des morceaux que dans leur substance, avec des arrangements dissonants et minimalistes2. De façon générale, les chansons se distinguent par leur grande brièveté.
L’artwork de l’album est crédité à B.C. Gilbert et Graham Lewis. la pochette représente une photographie d’Annette Green d’un mât sans drapeau, avec un drapeau rose (pink flag) peint à la gouache par-dessus.
Critique
Le critique Robert Christgau l’a qualifié de « suite punk », et a loué la « rage et le détachement simultanés » qui l’habitent ; il a également mis en avant une ironie rock’n’roll, similaire mais « beaucoup plus dure et effrayante » que celle des Ramones. Trouser Press l’a qualifié de « brillante suite de 21 chansons », dans laquelle le groupe « manipule la structure de chanson classique du rock en la condensant en de brèves, intenses explosions d’attitude et d’énergie, accompagnées d’un assortiment de mélodies inoubliables ».
En dépit des louanges de la critique à sa sortie, l’album ne connut qu’un modeste succès commercial. En 2003 il fut classé 410e dans la liste des 500 plus grands albums de tous les temps du magazine Rolling Stone6, et 412e dans la liste de 20127. Il est également cité par Robert Dimery dans la liste des 1001 albums qu’il faut avoir écoutés dans sa vie.
Reprises
Le nombre de groupes ayant repris des chansons de Pink Flag constitue une bonne illustration la grande influence de ce dernier. R.E.M. a repris et remanié Strange sur leur album Document de 1987 ; Henry Rollins (en tant que « Henrietta Collins & The Wife-Beating Child Haters ») a repris Ex-Lion Tamer sur l’album de 1987 Drive by Shooting. On peut également citer la version de 12XU par Minor Threat sur la compilation Flex Your Head de Dischord Records sortie en 1982 ou celle de Mannequin qui apparaît dans l’album Live Totem Pole de Firehose (1992). Elastica utilise un riff similaire à celui de Three Girl Rhumba sur leur chanson Connection. Reuters a été repris par Therapy? en face B de leur single Trigger Inside. Wikipedia
Les comparaisons sont risquées mais on pourrait parler de ce Pink Flag (clin d’œil à un certain voisin de label nommé Pink Floyd) comme une rencontre entre le Velvet Underground et les Pistols, un mélange entre les Ramones et les Buzzcocks, un mix entre Television et les Damned.
Quelque soient les ressemblances, l’auditeur a bel et bien affaire à une alchimie parfaite entre le punk intello de N.Y et le punk juvénile anglais. Derrière des chansons courtes à l’extrême (28 secondes pour la plus brève) et les » one, two, three, four ! » criés à la volée se cachent de parties instrumentales simples et fascinantes ( » Strange « ) qu’auraient pu apprécier à la fois John Cale ou bien Iggy Pop, Sid Vicious ou Richard Hell…
Accompagnée de riffs simplistes, la voix revancharde et je-menfoutiste de Colin Newman fait mal. Et 28 ans après, personne n’a jamais retrouvé le truc. Ce truc digne des chefs-d’œuvre. Car oui, ce Pink Flag est bel et bien un chef-d’œuvre. A la fois crétin et génial.
Et si Wire avait tout simplement compris que le plus important n’est pas la musique en elle-même, mais plutôt comment on la joue ? Xsilent
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Face A
1. Reuters – 3:03
2. Field Day for the Sundays – 0:28
3. Three Girl Rhumba – 1:23
4. Ex Lion Tamer – 2:19
5. Lowdown – 2:26
6. Start to Move – 1:13
7. Brazil – 0:41
8. It’s So Obvious – 0:53
9. Surgeon’s Girl – 1:17
10. Pink Flag – 3:47
Face B
1. The Commercial – 0:49
2. Straight Line – 0:44
3. 106 Beats That – 1:12
4. Mr. Suit – 1:25
5. Strange – 3:58
6. Fragile – 1:18
7. Mannequin – 2:37
8. Different to Me (Annette Green) – 0:43
9. Champs – 1:46
10. Feeling Called Love – 1:22
11. 1 2 X U – 1:55