Fania all stars – Live At Yankee Stadium Vol. 1
Poster un commentaire21 mars 2021 par OC
CRITIQUE/
Ce concert, donné en 1975 dans le stade mythique de New York, n’est pas le premier de cette formation de salsa. C’est la 2ème fois que le « Fania all stars » fait chauffer le stade : 2 disques en sortiront dont le 1er ici, dont certains morceaux sont enregistrés à Puerto Rico.
Fania Record, c’est un label de musique cubaine créé dans le milieu des années 60 par Johnny Pacheco. L’idée de voir sur scène toutes les stars du label prit forme en créant le « Fania all stars », le tout agrémenté de guest stars comme sur ce disque, les plus connus étant : Celia Cruz, Willie Colon, Johnny Pacheto, Mongo Santamaria, Ray Baretto…
Ce disque est fait pour réveiller les morts et reste un des manifestes de ce style et le must du genre.
Détonnant ! Ocollus
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Soy Guajiro……
Mi Gente……
Fania Records est une maison de disques fondée en 1964 par Johnny Pacheco (une fois son contrat avec la maison de disques Alegre terminé) et Jerry Masucci1 (l’avocat de son divorce).
Le nom « Fania » vient d’un són montuno composé par Reinaldo Bolaños, et qui faisait partie de Canonazo, premier album de Johnny Pacheco sur son nouveau label.
En 2005, le catalogue a été racheté par V2 Music qui a créé le site web fania.com.
Fania All Stars
La Fania All Stars est un orchestre réunissant les meilleurs musiciens et chanteurs de la maison de disques Fania Records.
En 1968, Jerry Masucci pêchait à Acapulco quand les promoteurs Jack Hooke et Ralph Mercado (qui a codirigé le club Cheetah de Manhattan et futur président de la maison de disques RMM = Ralph Mercado Management / Ritmo Mundo Musical) lui téléphonent avec l’idée de mettre en scène toutes les stars de la Fania, la FANIA ALL STARS, ainsi que des « guests stars » (Tito Puente de Tico Records, Eddie Palmieri et Richie Ray & Bobby Cruz d’Alegre Records) pour un concert événement promotionnel au Red Garter de Greenwich Village; le concert fait salle comble; La descarga Live At The Red Garter s’est mal vendue à l’époque.
Masucci décide de filmer le prochain concert. Le 26 août 1971, Jerry Masucci et Ralph Mercado organisent ce concert au Cheetah. Le public est 2 fois plus nombreux (plus de 5 000 personnes). L’album Live at Cheetah vols 1 et 2 sera l’album de musique latine le plus vendu à ce jour.
Un autre film suit : Our Latin Thing (Nuestra Cosa Latina) (1972), coproduit par Jerry Masucci et Larry Harlow sous la direction de Leon Gast…
Après des concerts faisant salle comble à Porto Rico, Chicago et au Panama, le Fania All Stars ont fait leur première apparition au Yankee Stadium (capacité de 60 000 places) de New York le 24 août 1973, avec les principales vedettes de la Fania : Ray Barretto, Willie Colón, Larry Harlow, Johnny Pacheco, Roberto Roena, Bobby Valentín et d’autres musiciens invités à faire le bœuf (descarga) : Manu Dibango, Mongo Santamaria et Jorge Santana (le plus jeune frère de Carlos Santana). Sur une des faces de l’album Latin-Soul-Rock (1974), on trouve des enregistrements de ce concert et une partie concert au Roberto Clemente Coliseum à San Juan, Porto Rico.
En 1974, la Fania All Stars donne un concert au Stade de Kinshasa (République Démocratique du Congo ex-Zaïre) (80 000 places), filmé sous le titre Live in Africa (publié en Angleterre sous le titre Salsa Madness en 1991), lors d’un festival de musique auquel participait également Stevie Wonder et d’autres, organisé conjointement avec le combat de boxe poids-lourds Cassius Clay (Mohammed Ali) et George Foreman.
Les Fania All Stars retournent au Yankee Stadium en 1975 (double album Live at Yankee Stadium 1975), avec au chant Celia Cruz, Hector Lavoe, Cheo Feliciano, Ismael Miranda, Justo Betancourt, Ismael Quintana, Pete « El Conde » Rodríguez, Bobby Cruz et Santos Colón.
Afin d’élargir son marché, Fania s’est associée à Columbia Records aux États-Unis pour une série d’albums. Le premier projet Delicate & Jumpy (1976) était une collaboration avec Steve Winwood avec la Fania All Stars réduite à une section rythmique constituée de Johnny Pacheco, Bobby Valentín, Ray Barretto, Roberto Roena, Nicky Marrero et Papo Lucca, sorti sur chez Columbia Records aux États-Unis et Island au Royaume-Uni.
Island Records a distribué au Royaume-Uni la collection Salsa! & Live.
En 1976, Fania All Stars a donné un unique concert mémorable au Lyceum Theatre3 de Londres (salle comble), avec la participation de Steve Winwood.
Sur l’album Tribute To Tito Rodriguez figure pour la première fois le chanteur Rubén Blades.
Sur l’album Rhythm Machine, (Columbia Records) on retrouve le joueur de clavier Bob James (producteur exécutif) et le guitariste Eric Gale; Sur Spanish Fever (1978) sont invités Maynard Ferguson, Hubert Laws, David Sanborn, Eric Gale et d’autres.
En septembre 1978, ils donnent un concert au Madison Square Garden. Le dernier album avec Columbia Records, Havana Jam est un concert historique enregistré le 3 mars 1979 à la Havane, Cuba, avec la participation de Billy Joel, Rita Coolidge, Kris Kristofferson, Stephen Stills et Weather Report, ainsi que les groupes cubains Irakere et Orquesta Aragón.
Dans les années 1980, la Fania décline à cause d’un film qui n’aura aucun succès, des problèmes de droits d’auteur impayés, l’échec du catapultage de la salsa dans le marché américain avec Columbia Records et Atlantic, et l’arrivée des modes du merengue dominicain durant la première moitié de la décennie puis celle de la salsa romantique de Porto Rico à la fin des années 1980 et au début des années 1990.
Ils sortent deux albums Latin jazz : California Jam et Guasasa; puis Social Change (1981) destiné au marché américain avec Steel Pulse et Gato Barbieri, Bamboleo (1988) avec quatre versions salsa des Gipsy Kings, Commitment, Latin Connection, Lo Que Pide La Gente et Viva La Charanga.
En 1994, le groupe a fêté les 30 ans de Fania Records par 3 concerts à San Juan, Miami, et New York. wikipedia
On est au début des années 70. Quelques années plus tôt, l’alliance entre le businessman Jerry Masucci et le musicien Johnny Pacheco a donné naissance à Fania, le label qui a inventé la salsa. Inventé ? Réinventé. La salsa ou la musique cubaine réarrangée, urbanisée, réappropriée. La compagnie a son All-Stars, un super-groupe composé de ses meilleures signatures : Willie Colon, Larry Harlow ou encore Cheo Feliciano. Au fil des ans, la maison de disque va racheter ses concurrents, Tico et Alegre, intégrant ainsi les surdoués du latin-jazz Mongo Santamaria, Ray Barretto, Eddie Palmieri, attirer des grandes stars telles que Celia Cruz, et développer ses propres artistes comme Hector Lavoe.
24 août 1973. Les propriétaires de Fania veulent monter le plus grand concert de musique latine de tous le temps. Le lieu devra être prestigieux : le Yankee Stadium de New York. Comme on est au cœur de la saison, Masucci a garanti la pelouse pour la somme de 50.000$1. Le stade se remplit jusqu’à atteindre 40.000 personne1, du jamais-vu. La première partie verra se succéder une pléiade d’invités parmi lesquels La Típica 73, Mongo Santamaría2 et El Gran Combo de Puerto Rico. Au bout de 1H30 de concert, le speaker présentent les étoiles de Fania qui arrivent sous les holàs de la foule. Johnny Pacheco entame « Saludando señores con su ritmo tropical… Descarga de Bongo. » L’audience est chauffée à blanc, Pacheco annonce Harlow, démarre Congo Bongo. La battle entre les deux conguéros vedettes Mongo Santamaria et Ray Barretto fait rage, le public n’en peut plus, la scène est loin des gradins, il envahit la pelouse et déboule vers la scène. Le débordement est inévitable. Les spectateurs montent sur scène tandis que Pacheco continue à diriger l’orchestre sans s’apercevoir de rien. La police intervient, les musiciens sont évacués, le drapeau portoricain est brandi devant les caméras de Leon Gast. Le concert devient historique et Fania rentre dans la légende.
Le concert est rejoué quelques semaines le 13 novembre à San Juan, Puerto Rico, à l’inauguration du Coliseum Roberto Clemente. L’album double « Live at Yankee Stadium » est complété par les morceaux du second concert, tout comme le documentaire qui en est tiré. Le tour de passe-passe ne doit rien au hasard. Les enjeux étaient forts. L’objectif du concert était d’en faire un moment historique. Le film intitulé « Salsa ! » devait un être un marqueur, un témoignage d’une explosion musical. A sa façon, il l’a été. La Bibliothèque du Congrès états-unien a inscrit « Fania All-Stars Live at Yankee Stadium » sur la liste des cinquante enregistrements les plus importants culturellement.
Y’a-t-il eu tentative d’entourloupe ? Certainement. Cette « grande farce », comme l’a appelé le blogueur Juan Ignacio Cortiñas, a fait couler beaucoup d’encre. Devant la transparence du livret actuel, on se dit que les nouveaux propriétaires de Fania ont pris le parti de considérer ce montage comme un élément de l’histoire. Le disque s’inscrit dans un tryptique comprenant « Live at Yankee Stadium » / « Latin Rock Soul » / « San Juan 73 », qui couvre peu ou prou les concerts de New York et de San Juan. Le Yankee Stadium marque également le début des tournées de la Fania All-Stars. Son exploitation a contribué à lancer, exploiter, diffuser la marque salsa. Le Yankee Stadium fait partie de la mythologie Fania au même titre que le Red Garter, le Cheetah Club ou encore le concert donné à Kinshasa à l’occasion du combat Ali/Foreman.
Du coup, dans « Live at Yankee Stadium », quels titres ont été joués à New-York ? Quels titres à San Juan ? Les morceaux effectivement enregistrés au Yankee Stadium sont Mi Debilidad (Ismaël Quintana), Échate Pa’lla (Justo Betancourt), Hermandad Fania (Richie Ray et Bobby cruz), Pueblo Latino (Pete « Conde » Rodriguez). En 1975, l’album « Latin Soul Rock » contient les thèmes qui auraient dû être joués au Yankee Stadium. La face B présente trois lives : le cultissime El Ratón de Cheo Feliciano3 avec le fameux solo de guitare de Jorge Santana (frère de Carlos), le célèbre Soul Makossa de Manu Dibango joué à San Juan (le saxo camerounais était là à New York) et la version de Congo Bongo qui précipita la fin du concert new-yorkais. Dans les années 2000, les bandes du concert de San Juan sont miraculeusement retrouvées. Elles sortiront sous le titre « San Juan 73 », oubliant les enregistrements déjà publiés, parmi lesquels trois titres devenus légendaires : El Ratón de Cheo Feliciano, dont on a déjà parlé. C’est également pendant ce concert que ‘a brillé Héctor Lavoe avec l’hymne Mi Gente. Ce fut enfin la première apparition de Célia Cruz au sein de Fania All-Stars avec le titre Bemba Colora. Ces pistes sont les pépites du live au Yankee Stadium.
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Que Rico Suena Mi Tambor 4:13
Soy Guajiro 6:42
Diosa Del Ritmo 4:18
Pueblo Latino 6:36
Mi Gente 7:28