Orchestre Andalou d’Israël – Maghreb 1
Poster un commentaire8 août 2021 par OC
.CRITIQUE/
Le mot culture est utilisé dans bien des contextes et parfois galvaudé, mais ici… il est plus que jamais débordant de sens. Magnifier cette musique qui vient d’Espagne et du Maghreb pour arriver jusqu’en Israël est une belle gageure !
Cet orchestre perpétue une tradition musicale, où juifs et arabes partageaient un même destin dans cette majestueuse et riche Andalousie, avant d’être expatriés dans les grandes villes du Maghreb après leur expulsion d’Espagne pendant la Reconquista.
Comme disait l’un des chantres de la chanson judéo-arabe d’origine algérienne Lili Boniche : « je ne fais pas de la musique juive, c’est de la musique arabe ». Autour de musiciens pour la plupart originaires du Maroc dont il est originaire lui-même, Emil Zrihan, chanteur de la synagogue d’Ashkelon, perpétue avec ce groupe la musique de cette époque enchantée.
On peut entendre dans cet album le tube « Ya Rahya » de la star du Chaabi algérien Dahmane El Harrachi. Ocollus
Cliquez pour écouter (ci-dessous)
Bint Bladi……
Ya Rahya……
Maghreb I compile une sélection de la musique qui était populaire parmi les Juifs marocains au cours des derniers siècles, allant des vieilles chansons de style andalou originaires des 14e et 15e siècles à la musique populaire du 20e siècle, influencée principalement par le style d’écriture égyptien.
Le chanteur marocain Abdesalam Safiani s’associe ici au célèbre chanteur israélien, Emile Zrihan, pour créer un spectacle authentique de cette musique juive traditionnelle en voie de disparition.
L’album a été enregistré lors d’un concert live dans le vieux Jaffa en 1999.
Le directeur et chef d’orchestre, le Dr Avi Eilam Amzallag, poursuit ici son long et ambitieux voyage, consacré à la restauration et à la préservation d’un courant musical unique qui a prospéré pendant des siècles et qui est donc ressuscité et disponible pour les auditeurs d’aujourd’hui.
« En tant que chanteuse, je fais office de passerelle entre les cultures arabe et juive. Nous avons toujours vécu ensemble, mangé ensemble et chanté les mêmes chansons ensemble. Et soudain, nous nous retrouvons à nous battre pour le même morceau de terre. C’est bizarre et ce combat n’est pas ce que nous voulons faire. »
—————————-
Emil Zrihan
Emil Zrihan garde dans son cœur les traditions judéo-andalouses et folkloriques de sa mère patrie, le Maroc. Né à Rabat, au Maroc, il est aujourd’hui cantor à la principale synagogue d’Ashkelon, l’une des plus anciennes villes du monde, située le long de la Via Maris qui relie l’Égypte et la Syrie. L’impressionnante gamme vocale et la puissance de la voix de contre-ténor de Zrihan expriment à la fois l’intensité émotionnelle des chants religieux nord-africains et la vivacité de la musique andalouse. Ses fascinants « mawals » (improvisations), dans lesquels il démontre l’élasticité sans effort de ses prouesses vocales, sont subtilement mis en valeur par le oud, le violon, l’accordéon et la darbuka. Le tempo rythmé et enlevé aux accents méditerranéens alterne avec des passages empreints de la langueur de l’Orient, un mélange qui évoque les réunions de famille, les chants et les danses de la culture sépharade.
Avec un répertoire qui englobe les racines espagnoles de ses ancêtres, la musique séculaire nord-africaine de sa jeunesse et le chant liturgique juif, Emil Zrihan nous montre pourquoi, à Ashkelon, il est connu de tous comme « la voix de l’oiseau moqueur ».
Citations de la presse
« Bien que techniquement considéré comme un contre-ténor, Zrihan possède un instrument qui transcende les limites de ce terme. Il est certain que la puissance pure de sa voix, même dans sa gamme stratosphérique, éclipse celle du contre-ténor d’opéra typique. »
The Boston Globe
« Emil Zrihan, le rossignol marocain, a été acclamé comme la surprise du Womex 97. Un artiste qui captive le public avec sa voix de contre-ténor exceptionnelle et sa présence sur scène. La voix d’Emil Zrihan, qui a imprimé une note de satisfaction profonde à tout ce qui s’est passé au festival Womex, avec ses chants sacrés d’Afrique du Nord et sa musique tonale arabo-andalouse. »
Worldmusicportal
« Depuis que la mort a réduit au silence la voix juste et céleste du Pakistanais Nusrat Fateh Ali Khan, nous attendions qu’une dynamo vocale prenne le relais. Ce cantor d’origine marocaine, originaire de la ville israélienne d’Ashkelon, remplit ce rôle. Zrihan, surnommé « la voix de l’oiseau moqueur », déchaîne des notes fulgurantes, fantastiquement ornementées, qui n’en finissent pas. Son visage pâlit sous l’effet de l’effort, puis devient rouge, puis écarlate, puis roux, vermillon, violet et au-delà, tandis que ses lignes vocales marathoniennes s’élèvent vers le ciel. »
ont on reparlera bientôt. Oncle ————————–
1 Ya Rayah 06:12
2 Ana-Ladi,11:04
3 Bint Bladi 08:30
4 Touchia Cika 04:52
5 Inseraf Min Bassit Istihlal 19:24
6 Elkoudam Eljdid 23:51