Manuche o rautan – Le chants des bauls
Poster un commentaire4 juin 2017 par OC
- CRITIQUE/
Nous nous trouvons au Bengale avec ces étranges musiciens appelés Bauls « les fous », voici encore un syncrétisme religieux, mais cette fois-ci entre Hindouisme et Islam.
Nous pensons évidemment un peu à une secte, mais nous pouvons relier aussi aux origines du peuple Rom, même si ce dernier viendrait sans doute du Rajasthan. Car comme les roms, ils sont itinérants et leur musique s’en rapproche.
C’est par l’aspect simple et épuré de leur musique que j’ai été séduit la première fois car elle me rappelait celle des soufies, invitant à la danse et parfois à la transe.
Le choix des instruments est ici important, on en découvre un appelé » khamak » qui est le mix de 3 techniques : une peau sonnant comme un tabla, d’où sort 2 cordes que l’on tire comme une » cuica » brésilienne et que l’on frotte comme les cordes d’un luth (voir vidéo plus bas).
C’est un disque fabuleux ! Dommage qu’internet ne fournisse pas l’exhaustivité en écoute de ce chef-d’œuvre… Ocollus
Cliquez pour écouter (ci-dessous)
Manuche ekta kaler gari……
Les Bâuls, les fous en bengalî, sont des groupes de musiciens itinérants qui parcourent le Bengale, autrefois en bateau (bâulea), maintenant souvent en train, en chantant des chants religieux, et mendiant pour assurer leur subsistance. En hindî, on les appelle bardaï, mot probablement de la même origine que notre barde.
Ce sont des hindous hétérodoxes qui ignorent le système des castes, les rituels de toutes sortes. Leur croyance est un syncrétisme indo-musulman, incorporant des aspects venant du soufisme et du bouddhisme et des pratiques issues du yoga et du tantrisme. Proches de la philosophie de Kabîr, ils refusent la séparation entre les communautés hindoues et musulmanes, la différence entre hommes et femmes. Les Bâuls vénèrent la divinité qui se trouve seulement dans le temple intérieur de chacun, pour eux le temple ou la mosquée sont des obstacles sur la route de dieu. Ils s’habillent traditionnellement d’une kurta (chemise) orange et d’un longhi ou dhoti (tissus noué) blanc.
Avant que Rabindranath Tagore ne s’intéresse à eux, les Bâuls ne jouissaient pas d’un grand prestige dans la société bengalîe. Tagore qui avait fait la connaissance de Lalon Fakir – un des plus fameux Bâuls qui aient jamais existé – a subi l’influence du mouvement dans sa poésie, sa musique et sa pensée, certaines de ses chansons sont considérées comme des œuvres bâuls et dans la plupart de ses pièces, on trouve un personnage bâul.
En 2005, les chants bâuls ont été proclamés chefs-d’œuvre du patrimoine culturel immatériel de l’humanité par l’UNESCO.
La musique des Bâuls est folklorique dans son instrumentation et ses compositions, mais elle est surtout une musique d’ivresse inspirée par ses paroles et son interprétation lancinante. Ils fabriquent souvent eux-mêmes leurs instruments.
Les chansons bâuls sont habituellement exécutées par un soliste, rejoint souvent au refrain par les musiciens accompagnateurs et l’audience.
Les instruments traditionnels des Bâuls sont :
le khamak : un mélange de tambour à friction et de luth, comportant une corde, joué avec un plectre et qui engendre une grande diversité de sonorités rythmiques et tonales
le khol : un tambour en tonneau traditionnel du Bengale qui se joue avec les doigts sur les deux peaux
l’ektara : un instrument rustique, à une corde
les manjiras ou kartals : cymbalettes et castagnettes
l’harmonium. Wikipédia.
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1 Bhojpuri 2:37
2 Jao Anandapure 6:53
3 Bina Sadhane 7:03
4 Din Hiner Bhava 0:39
5 Manuche Ekta Kaler Gari 5:55
6 Dukho Dao Jejonare 9:41
7 Manuche o Rautan 6:53
8 Sahaj Prem 6:54
9 Brindabane Phul Phutechey