Eric Dolphy – Iron man

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8 octobre 2017 par OC


  • CRITIQUE/

Dolphy n’a pas encore sorti son historique « Out to lunch » , mais on y arrive à grands pas et ça se sent dans cet opus encore un peu confus, mais pas autant que ça !

Ce disque transpire la charge émotionnelle et culturelle de ses expériences au contact de Coltrane, Mingus, Booker Little… Et il est temps de créer le chef-d’œuvre évoqué précédemment dont il ne pourra malheureusement jamais récolter les éloges et les honneurs.

Ce qui rappelle « Out to lunch », c’est la présence du vibraphoniste Bobby Hutcherson qui vient arrondir les fulgurances du saxophoniste, mais reste d’une conception purement bop.

Iron man, Mandrake : Eric Dolphy se comparait-il à un personnage de bande-dessinée mi-magicien, mi-sauveur de l’humanité ? Je n’en sais rien ! En tous cas ce disque n’est pas encore l’ovni que sera « Out to lunch », mais une esquisse aux contrastes variés où la basse de Richard Davis joue un rôle prépondérant en tant que colonne vertébrale et partenaire en duo.

Entre le Free et le Be-bop, ce disque ne prend pas vraiment position mais impose toujours cet art de la ballade, propre au flûtiste saxophoniste, avec le morceau de Jacky Byard « Ode to Charlie Parker » tellement sublimé dans l’album  » Far cry » avec Booker Little en 1960. Ocollus

Cliquez pour écouter (ci-dessous)

Full album……

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Cet album qui date de 1963 anticipe d’une année Out To Lunch, le chef d’œuvre de Dolphy enregistré pour Blue Note, mais il n’a jamais connu la formidable notoriété de ce dernier. Pourtant, Iron Man ne manque pas de qualités et s’inscrit totalement dans le même esprit que son successeur.

Certes, le batteur Tony Wiliams et le trompettiste Freddie Hubbard manquent ici à l’appel mais le Philadelphien J.C. Moses est loin d’être un manchot avec ses baguettes tandis que le virtuose Woody Shaw n’a certainement rien à rendre à Hubbard sur le plan de la facilité et de l’innovation. Par ailleurs, l’orchestre inclut aussi Clifford Jordan au saxophone soprano, Sonny Simmons au sax alto et Prince Lasha à la flûte, ce qui donne lieu à d’intéressants échanges. Quand au contrebassiste, c’est toujours Richard Davis qui occupe le poste avec brio, incitant Dolphy à dialoguer avec lui à plusieurs reprises sur Come Sunday (formidable duo avec Davis à l’archet) et sur Ode To Charlie Parker pour une confrontation anthologique entre flûte et contrebasse. Reste le vibraphoniste Bobby Hutcherson, également présent sur Out To Lunch, qui contribue largement au succès de ces deux albums en tissant derrière les autres musiciens une ambiance flottante et mystérieuse. Les trois compositions de Dolphy, Iron Man, Mandrake et l’ardent Burning Spear, sont certes abstraites et riches en dissonances mais on est loin d’être immergé dans le chaos. Les thèmes bien ajustés sont ancrés dans le be-bop et on n’est jamais tout à fait largué pendant les improvisations. Enfin, le répertoire comprend deux superbes reprises de Duke Ellington (Come Sunday) et de Jaki Byard (Ode To Charlie Parker) qui sont en un sens des ballades mais dans leur genre à eux, sans piano en soutien aux harmonies et dans des arrangements qui sont tout sauf conventionnels. Out To Lunch reste le maître achat mais de peu et ça ne lui donne en aucun cas le droit d’occulter cet Iron Man fort bien produit par le légendaire Alan Douglas, d’autant plus que les disques d’Eric Dolphy, autres que les compilations et bandes live éditées à profusion, ne sont finalement pas si nombreux que ça. . dragonjazz.com

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1- « Iron Man » 9:09
2- »Mandrake » 4:45
3- »Come Sunday » (Ellington)6:26
4- »Burning Spear » 11:54
5- »Ode To Charlie Parker » (Byard) 8:08

Musicians:

Eric Dolphy — bass clarinet, flute, alto saxophone Richard Davis — bass Clifford Jordan — soprano saxophone Huey (Sonny) Simmons — alto saxophone (William) Prince Lasha — flute Woody Shaw Jr. — trumpet Robert (Bobby) Hutcherson — vibraphone J.C. Moses — drums Eddie Khan — bass (« Iron Man »)

2 réflexions sur “Eric Dolphy – Iron man

  1. Tanaka dit :

    Un chef d’oeuvre de plus, commenté et analysé avec un lyrisme et un professionalisme qui force le respect. Un travail minutieux, néanmoins non exhaustif. J’aurais aimé que vous parliez du magnifique album « Iron Dolphin »…🐬

    Aimé par 1 personne

    • OC dit :

      Je comprend bien votre frustration, mais le morceau que vous évoquez n’a malheureusement jamais été enregistré, excepté dans un imaginaire purement symbolique ! Quoique en réfléchissant
      bien !

      J’aime

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