Robert Johnson – The Complete recordings
Poster un commentaire29 avril 2018 par OC
- CRITIQUE/
Voilà le bluesman considéré comme la référence.
La légende autour de ce guitariste est née de sa rencontre avec le diable au croisement de 2 routes dans le Mississippi… Enfin ça c’est la légende, elle ne lui serait même pas réellement attribuée !
Courant entre les pattes de Charley Patton quand il était jeune et de Son House ensuite (qui l’humiliera sur ses qualités de guitariste), le jeune Robert Johnson s’initie au blues et travaille dur pour arriver à dépasser ses maîtres.
La légende en 1er lieu, puis de nombreux concerts et enregistrements vont rendre célèbres l’artiste.
La musique de Son House ou de Charley Patton sont rugueuses et dures à côté de celle de Skip James qui fait plus dans la finesse, et c’est à partir de ce postulat que nous pouvons dire que Robert Johnson est la symbiose parfaite des styles du Mississippi.
Malgré une carrière très courte et une vie mouvementée, il léguera à la postérité de superbes compos, reprises par des groupes de Rock ou de Blues qui le placent encore aujourd’hui comme la référence absolue. Ocollus
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Full album
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Robert Leroy Johnson, né le 8 mai 1911 à Hazlehurst, Mississippi, et mort le 16 août 1938 à Greenwood, Mississippi, est un guitariste et chanteur de blues américain. Bien qu’il ait commencé à enregistrer des disques deux ans seulement avant sa mort, Robert Johnson est devenu une légende et une grande source d’inspiration pour des artistes comme Jimi Hendrix, Jimmy Page, Bob Dylan, Brian Jones, Keith Richards ou encore Eric Clapton. En 2003, le magazine Rolling Stone l’a classé cinquième meilleur guitariste de tous les temps.
Biographie
Son enfance
Robert Leroy Johnson est né dans le delta du Mississippi, dans le village de Hazlehurst, de Julia Dodds et de Noah Johnson. Sa date de naissance est estimée au 8 mai 1911, sans certitude. Bien que courte, sa carrière de bluesman aura été prolifique.
Alors qu’il n’est encore qu’un nourrisson, sa mère et sa sœur Bessie quittent son père et vivent sur la route, travaillant comme ouvrières agricoles pendant plusieurs saisons avant de s’établir à Memphis chez un certain Charles Spencer. Spencer vit alors avec sa femme et sa maîtresse et les enfants de chacune d’entre elles. Bien qu’aucune tension n’ait été relatée entre les deux femmes, la mère de Robert quitte la maison des Spencer sans ses enfants. Robert vit à Memphis chez Charles Spencer jusqu’en 1918 date à laquelle le caractère obstiné de Robert convainc son hôte que la présence de sa mère pour l’élever s’avère nécessaire.
Robert, qui a pris le nom de Spencer, part donc à Robinsonville, une communauté cotonnière du nord du Mississippi à 20 miles au sud de Memphis rejoindre sa mère qui a épousé Willie « Dusty » Willis en octobre 1916. Il y passe la fin de son enfance avec sa mère et son nouveau beau-père. À son adolescence il apprend l’existence de son véritable père et commence à se faire appeler Johnson ; il continue cependant à utiliser le nom de Spencer jusqu’au milieu des années 1920 notamment à l’école qu’il quitte rapidement à cause de problèmes de vue. Robert s’intéresse à la musique, il essaye la guimbarde, mais l’abandonne rapidement au profit de l’harmonica qui devient son instrument de prédilection.
Ses débuts
À la fin des années 1920, il se met à la guitare et confectionne un support à son harmonica pour utiliser les deux instruments simultanément. La chanson de Leroy Carr, How Long-How Long Blues, semble être une de ses favorites à cette époque pour s’exercer à la musique. Dans ses débuts de musicien à Robinsonville, Robert reçoit l’aide de Willie Brown et de Charley Patton notamment.
Malgré sa passion pour la musique, Robert Leroy Johnson se considère comme un paysan lorsqu’il épouse, en février 1929, Virginia Travis à Penton dans le Mississippi. Ils s’installent dans une maison avec la sœur aînée de Robert, Bessie, et de son mari sur la plantation de Kline à l’est de Robinsonville.
Virginia tombe enceinte durant l’été 1929 mais elle meurt, à 16 ans, avec son enfant lors de l’accouchement en avril 1930.
Le pacte avec le diable
Robert Leroy Johnson rencontre le guitariste de blues Son House, pour la première fois en 1931, celui-ci l’écoutant jouer, le ridiculise (« tu ne sais pas jouer de la guitare, tu fais fuir les gens ») et lui conseille d’abandonner la guitare pour se consacrer à l’harmonica. Peu de temps après cet affront, Robert quitte Robinsonville pour revenir à sa ville natale Hazlehurst, où il espère retrouver la trace de son véritable père.
À Hazlehurst, Robert est pris en mains par le bluesman Ike Zinnerman qui devient son mentor. Très beau garçon, il ne met pas beaucoup de temps à rencontrer une nouvelle femme, Calletta Callie Craft, de dix ans son aînée, qu’il épouse secrètement en mai 1931. Callie idolâtre Robert, s’occupe de toute son intendance, cuisine et travaille pour lui. Robert a tout son temps pour travailler la musique avec Ike. Le samedi soir, il court les tavernes, parfois accompagné de Callie, pour jouer toute la nuit. Il commence alors à obtenir un certain respect en tant que musicien et se fait un nom sous les initiales de « R.L. » (pour « Robert Lonnie », du nom d’un musicien plus célèbre également appelé « Johnson »).
Robert revient finalement à Robinsonville, deux ans après l’avoir quitté. Son House émerveillé par les progrès réalisés par le guitariste avoue même être maintenant dépassé. De ces progrès stupéfiants va naître la légende du pacte avec le diable, à une époque où le vaudou est encore très vivace dans la communauté noire du Mississippi.
Robert Johnson va profiter de cette occasion. Un jour, il réunit quelques amis au coin d’un bois et leur raconte ce qui va devenir sa légende : un soir très sombre, alors qu’il se promenait dans les alentours de Clarksdale dans le Mississippi, il se perdit à un carrefour (« crossroads » en anglais). Comme il commençait à s’endormir, une brise fraîche le réveilla. Il vit au-dessus de lui une ombre immense avec un long chapeau. Effrayé, ne pouvant dévisager cette apparition, Johnson resta comme paralysé. Sans un mot l’apparition se pencha, prit sa guitare, l’accorda, joua quelques notes divines avant de lui rendre l’instrument et de disparaître dans le vent noir du Sud.
En réalité, cette légende provient d’un autre bluesman, Tommy Johnson, qui prétendait avoir vendu son âme au diable, un soir, à un carrefour, pour obtenir sa virtuosité à la guitare. Robert Johnson aurait donc repris cette histoire à son compte, à moins que – Tommy et lui portant le même nom (Johnson) – elle ne lui ait été attribuée à tort.
Dans le Vaudou ravivé dans les États du sud par les esclaves des planteurs de Saint-Domingue fuyant la révolution haïtienne, il existe un Loa (esprit) nommé Legba ou Papa Legba (d’origine Fon du Dahomey) dont le nom le plus connu est « Maître carrefour ». Esprit de la destinée il a été identifié au Diable par les missionnaires catholiques.
Sa carrière de bluesman
Robert Johnson : Terraplane Blues, 1936 (Info)
Robinsonville est essentiellement une ville de paysans, Robert ne souhaite pas travailler dans les champs et décide donc de partir pour mener sa vie de musicien. Il voyage dans tout le delta du Mississippi et finit par s’établir (bien que n’arrêtant jamais de voyager) à Helena chez Estella Coleman, l’une de ses maîtresses. Robert prend d’ailleurs sous son aile le fils d’Estella, lui aussi musicien, qui porte le même prénom que lui, Robert Lockwood Jr., et l’aide à améliorer son jeu.
Helena est une ville très riche musicalement, Robert côtoie Sonny Boy Williamson II, Robert Nighthawk, Elmore James, Howlin’ Wolf ou encore Johnny Shines avec qui il s’associe un moment. Johnny Shines dira sur cette période : « Nous étions sur la route des jours et des jours, sans argent et parfois sans nourriture, cherchant un endroit décent pour passer la nuit. On jouait dans des rues poussiéreuses et des bars crasseux, et tandis que j’étais à bout de souffle et me voyais vivre comme un chien, il y avait Robert tout propre comme s’il sortait d’une église le dimanche ! »
Vers le milieu des années 1930, Robert Johnson est musicien professionnel depuis plusieurs années, il jouit d’une certaine notoriété dans la région et souhaite enregistrer des disques comme ses maîtres Willie Brown, Son House et Charley Patton. Robert auditionne pour H. C. Speir dans son magasin de musique de Jackson. Celui-ci le met en contact avec Ernie Oertle, un vendeur de l’American Record Corporation (en) (ARC), qui l’introduit à son tour auprès du producteur Don Law pour sa première séance d’enregistrement à San Antonio, Texas. Cette première session, qui commence le 23 novembre 1936 et s’étalera sur trois jours (les 23, 26, et 27 novembre), est réalisée par Don Law pour le label Vocalion Records (en) (du groupe ARC) dans une chambre du Gunter Hotel. Il enregistre ainsi seize titres1 dont Cross Road Blues, Sweet Home Chicago, et Terraplane Blues, son premier single, qui devient rapidement un succès avec 5 000 copies vendues2. Une autre séance d’enregistrement de deux jours, les 19 et 20 juin 1937 à Dallas, également réalisée par Don Law lui permettra d’enregistrer treize titres, dont Me and the Devil Blues, Love in Vain (repris en 1969 par les Rolling Stones) et Traveling Riverside Blues (qui sera repris par Led Zeppelin)1.
Au total, Johnson aura enregistré vingt-neuf titres, avec plusieurs variantes de chaque morceau.
Sa mort
Une des pierres tombales de Robert Johnson. On en compte trois, à trois endroits différents.
Robert meurt le 16 août 1938 dans des circonstances mystérieuses. Après un concert dans un bar de Greenwood, se sentant mal, il est emmené chez un ami. Certains pensent qu’il a été empoisonné par un mari jaloux, d’autres qu’il a succombé à la syphilis, ou à une pneumonie (pathologie pour laquelle il n’existait aucun traitement à l’époque), voire à l’action combinée des trois. Les versions sont aussi vraisemblables les unes que les autres, compte tenu de ce que l’on sait de la vie de ce bluesman légendaire. Sonny Boy Williamson racontera que Robert Johnson aurait consommé une bouteille de whisky empoisonnée à la strychnine offerte par le tenancier d’un bar jaloux de le voir tourner autour de sa femme. Le bluesman aurait agonisé trois jours avant de mourir, cette version est contestée, comme de nombreux faits de sa vie. Robert Johnson est le premier du Club des 27, la série d’artistes « maudits » morts à l’âge de 27 ans. Quatre ans plus tard, un cyclone ravagera les lieux de sa mort.
Sur son certificat de décès, sous « cause de la mort » on trouve la mention « no doctor » (« pas de docteur », sans doute dans le sens de « pas de cause établie »).
Musique
Style
Le jeu de guitare adroit et véloce de Johnson, présente une certaine originalité comme l’utilisation des cordes basses pour créer un rythme entraînant, comme sur la chanson Sweet Home Chicago, et utilise beaucoup les accords ouverts. Par ailleurs, sa voix était également étonnamment haute.
Les influences de Johnson sont principalement à chercher du côté de Son House mais aussi de Skip James ou Lonnie Johnson.
Johnson est fréquemment cité comme « the greatest blues singer of all time »[réf. nécessaire] (« le meilleur chanteur de blues de tous les temps »), cependant beaucoup d’auditeurs restent déçus à la première écoute de ses morceaux. Cette réaction peut être due à une relative méconnaissance de l’émotion brute et de la forme épurée du Delta blues ou tout simplement à cause de la qualité de l’enregistrement médiocre comparée aux standards de production actuels.
Héritage
Durant sa courte carrière, il aura laissé 29 titres enregistrés, 3 photos4 et 3 tombes. Sa vie, sa musique et sa mort en ont fait une légende pour plusieurs générations de bluesmen et de rockers.
Il laisse à la musique des morceaux tels que Sweet Home Chicago (repris par les Blues Brothers), Travelling Riverside Blues (repris par Led Zeppelin), Love in Vain (repris par les Rolling Stones), Walkin’ Blues, Malted Milk (repris par Eric Clapton sur l’album Unplugged) ainsi que Come on in My Kitchen (repris par Allman Brothers Band, Eric Clapton sur l’album Me and Mr Johnson, Keb Mo sur l’album Keb’ Mo’, Bob Brozman sur l’album A Truckload of Blues, Joël Daydé sur l’album Spleen Blues et Johnny Winter en Live), Crossroads (repris par Cream, Lynyrd Skynyrd), They’re Red Hot (repris par les Red Hot Chili Peppers et Hugh Laurie sur l’album Let Them talk), Stop Breakin’ Down Blues (repris par White Stripes, les Rolling Stones et Aynsley Lister), Terraplane blues (repris par Foghat sur l’album Fool for the city) etc.
Eric Clapton lui a aussi dédié un album entier de reprises, Me and Mr. Johnson, en référence à la chanson de Johnson Me and the Devil. Todd Rundgren a fait de même avec son album Todd Rundgren’s Johnson (2011).
Le chanteur Francis Cabrel cite Robert Johnson comme une de ses références musicales dans la chanson « Cent Ans de Plus » sur l’album Hors-saison (1999).
En 2003, il a été élu cinquième meilleur guitariste de tous les temps par le magazine américain Rolling Stone dans le classement des 100 plus grands guitaristes de tous les temps5.
En 2010, le groupe Red Cardell nomme Robert Johnson la première chanson de son album Soleil blanc.
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Et la légende commence ainsi… Un soir, dans les années trente, à Clarksdale (Mississippi), un jeune musicien noir, un peu bourré, se perdit dans les faubourgs de la petite ville et s’endormit au carrefour des routes 61 et 49. Un vent froid se leva, et une ombre gigantesque avec un grand chapeau noir l’enveloppa, s’empara de sa guitare, l’accorda et joua quelques accords que personne n’avait jamais entendu puis s’en alla dans le vent… Je ne sais pas si Robert Johnson connaissait le mythe de Faust, mais cette histoire, incrustée dans la mémoire collective, n’est pas vraiment la sienne, c’était un autre bluesman, Tommy Johnson, qui attribuait sa virtuosité à une rencontre avec le diable. Même le diable peut se tromper de Johnson !
Cette histoire a traversé le temps, et a rendu célèbre le musicien qui a, en tout et pour tout, enregistré vingt-neuf chansons, certaines nécessitant plusieurs prises soit quarante-deux enregistrements les 23, 26 et 27 novembre 1936 à San Antonio et les 19 et 20 juin 1937 à Dallas. Et si les Rolling Stones, Led Zeppelin, Eric Clapton, l’Allman Brothers Band, les Blues Brothers n’avaient pas repris ses chansons, le gars Robert serait resté dans l’ombre et trois communes du Mississippi ne revendiqueraient pas sa tombe (A mon avis la vraie est celle à la sortie de Greenwood….) Certes, quand on écoute les enregistrements, on peut estimer que la prise de son est médiocre, datée, et que Clapton, par exemple, a dans ses deux albums hommages enregistré des versions de meilleure qualité tout en respectant parfaitement l’esprit des originaux.
Pourtant, rien ne peut remplacer les originaux, qui sont l’âme du Delta Blues. Il suffit de parcourir le delta de Clarksdale à Helena, de Greenwood à Jackson, ses champs de coton, ses routes désertes, ce fleuve symbole de vie et de travail pour entendre le cri de Robert Johnson. C’était un bad boy, buveur, coureur, un peu voleur, pas vraiment le bon travailleur noir apprécié des blancs qui faisaient trimer les esclaves pire que des bêtes dans leurs plantations. Johnson allait jouer de ville en ville, dormant chez ses conquêtes féminines, gagnant sa vie dans les bars, buvant du whisky de contrebande. Un soir dans un bar de Greenwood il aurait bu de l’alcool empoisonné par un mari jaloux et serait mort après une agonie de trois jours, à 27 ans.
27 ans ! Il était le premier de cette longue suite d’artistes ; mais la légende de Robert Johnson dépasse souvent la réalité.
Vingt-neuf chansons donc, sur ce double album on retrouve tous les enregistrements, “Sweet Home Chicago », “Rambling on My Mind”, “Come on in My Kitchen”, “Love in Vain »… qui font partie maintenant du patrimoine mondial de la musique. On peut imaginer que d’autres musiciens de l’époque étaient plus talentueux que lui, mais c’est lui qui, grâce aux enregistrements retrouvés, est passé à la postérité, aidé par cette histoire de diable et aussi par les tristes péripéties de son existence. Et il est évident que Son House Skip James et Lonnie Johnson ont fortement influencé le style de Robert.
Ecoutez Mick Taylor dans « Love In Vain », ou Cream dans « Crossroads » ou le « Terraplane Blues » par Peter Green : les musiciens ont su complètement s’approprier les morceaux pour en donner une lecture parfois très puriste, parfois complètement révisée. Et sans ce petit bonhomme en costard avec un chapeau dont il ne reste que trois photos, le blues aurait été différent, le blues-rock aussi ; en un mot la musique. Alors, il est bon de replonger de temps en temps dans ces deux galettes qui ont traversé les années et qui gardent leur vérité, la souffrance d’un peuple, ses espoirs, ses envies… L’héritage transmis pour Robert Johnson est inestimable, le préserver est plus qu’un devoir, c’est une obligation. Forces parallèles
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1. »Kind Hearted Woman Blues » 2:49
2. »Kind Hearted Woman Blues » (alternate take) 2:31
3. »I Believe I’ll Dust My Broom » 2:56
4. »Sweet Home Chicago » 2:59
5. »Ramblin’ on My Mind » (alternate take) 2:51
6. »Ramblin’ on My Mind » 2:20
7. »When You Got a Good Friend » 2:37
8. »When You Got a Good Friend » (alternate take) 2:50
9. »Come On in My Kitchen » (alternate take) 2:47
10. »Come On in My Kitchen » 2:35
11. »Terraplane Blues » 3:00
12. »Phonograph Blues » 2:37
13. »Phonograph Blues » (alternate take) 2:35
14. »32-20 Blues » 2:51
15. »They’re Red Hot » 2:56
16. »Dead Shrimp Blues » 2:30
17. »Cross Road Blues » 2:39
18. »Cross Road Blues » (alternate take) 2:29
19. »Walkin’ Blues » 2:28
20. »Last Fair Deal Gone Down » 2:39Disc two
1. »Preaching Blues (Up Jumped the Devil) » 2:50
2. »If I Had Possession Over Judgment Day » 2:34
3. »Stones in My Passway » 2:27
4. »I’m a Steady Rollin’ Man » 2:35
5. »From Four Till Late » 2:23
6. »Hellhound on My Trail » 2:35
7. »Little Queen of Spades » 2:11
8. »Little Queen of Spades » (alternate take) 2:15
9. »Malted Milk » 2:17
10. »Drunken Hearted Man » 2:24
11. »Drunken Hearted Man » (alternate take) 2:19
12. »Me and the Devil Blues » 2:37
13. »Me and the Devil Blues » (alternate take) 2:29
14. »Stop Breakin’ Down Blues » (alternate take) 2:16
15. »Stop Breakin’ Down Blues » 2:21
16. »Traveling Riverside Blues » 2:47
17. »Honeymoon Blues » 2:16
18. »Love in Vain » (alternate take) 2:28
19. »Love in Vain » 2:19
20. »Milkcow’s Calf Blues » (alternate take) 2:14
21. »Milkcow’s Calf Blues »