Charlie Mingus – Live at the Bohemia
Poster un commentaire9 octobre 2022 par OC
.CRITIQUE/
Ce disque marque l’éclosion d’un monstre sacré du jazz dans toute sa splendeur. La chrysalide se transforme en papillon (de nuit)… lors de cette session historique en quintet (avec trombone). Enregistré entre 17 heures et 20h30, le 18 décembre 1955 au Café Bohemia de New York, il ne sortira qu’en août 1956.
Après avoir écumé les scènes avec de grands noms du jazz, comme Charlie Parker, Lionel Hampton ou Roy Eldridge, Charles Mingus réalise un album qui est live et qui est réellement son 1er en tant que « chef d’orchestre » : tout son univers est déjà là !
L’album démarre sur un hommage à T. Monk, une merveille orchestrale où le free annonciateur cohabite avec des arrangements subtils, nerveux, plein d’élégance et de poésie ; et où le 1er chorus du saxophoniste Georges Barrow lui est servi sur un plateau pour un groove à toute épreuve, jusqu’à laisser la place au pianiste Mal Waldron qui prend la relève avec tout autant de brio.
Un duo avec Max Roach sur le troisième morceau et on retrouve sur la face B des standards aux arrangements légèrement Thirdstream.
Mingus sort de son cocon, attention ca va barder…! Ocollus
Cliquez pour écouter (ci-dessous)
full album……
Avant de devenir chef d’orchestre, Charles Mingus a fait des tournées et des enregistrements en tant que sideman avec les principaux musiciens de jazz de l’époque, notamment Louis Armstrong, Charlie Parker, Lionel Hampton et Roy Eldridge.
Il a également joué brièvement avec Duke Ellington, mais il aurait été, en raison de son mauvais caractère, l’un des rares musiciens à être renvoyé par le grand compositeur et pianiste !
Après son arrivée à New York au début des années 50, Mingus s’associe au batteur Max Roach pour fonder leur propre maison de disques : Debut Records. C’est le début de sa carrière de chef d’orchestre.
Mingus at the Bohemia est sans doute l’un de ses albums les plus influents à cette époque.
Il a été enregistré en direct au Café Bohemia à New York et c’est le premier où l’on peut identifier un véritable son Mingus.
Il a déjà le caractère d’un « workshop », un terme utilisé par Mingus pour décrire son groupe de travail qui expérimentait des chansons sur scène.
Le meilleur exemple en est peut-être « Percussion Discussion », avec le batteur Max Roach. Les autres musiciens sont George Barrow (sax ténor), Eddie Bert (trombone) Mal Waldron (piano) et Willie Jones (batterie).
« Jump Monk » est dédié à Thelonious Monk et souligne le statut similaire de Mingus en tant qu’individualiste unique.
« Work Song » (à ne pas confondre avec l’air du même nom de Nat Adderley) reflète l’histoire afro-américaine et a un caractère très bluesy. On y retrouve déjà des éléments de l’ère populaire du Soul Jazz des années 60.
« Septemberly » combine deux standards de jazz – « September in the rain » et « Tenderly » – tandis que « All the Things you are C# » combine le standard avec le Prélude en C# de Rachmaninow.
Cela montre les débuts de l’intérêt de Mingus pour le mouvement Third Stream, fusionnant le jazz et la musique classique. Jazzfuel.com
1. « Jump Monk » Charles Mingus 6:44
2. « Serenade In Blue » Mack Gordon, Harry Warren 5:57
3. « Percussion Discussion » Mingus, Max Roach 8:25
4. « Work Song » Mingus 6:16
5. « Septemberly » Al Dubin, Harry Warren / Walter Gross, Jack Lawrence 6:55
6. « All The Things You C# » (Jerome Kern, Oscar Hammerstein II / Sergei Rachmaninoff) 6:47